À moins d'une semaine des élections, le ton a monté d'un cran, hier, entre les candidats à la mairie de Montréal. Le maire, Gérald Tremblay, a accusé ses adversaires de ne «pas savoir compter» et d'être «totalement irresponsables».

Gérald Tremblay, Louise Harel et Richard Bergeron avaient été invités à croiser le fer à l'émission Désautels, à la radio de Radio-Canada. Il s'agissait du premier débat depuis les révélations-chocs de l'ancien chef de Vision Montréal, Benoit Labonté.

 

Le débat a été enregistré dans une station de métro de Montréal. Et c'est justement la question des transports collectifs qui a suscité les plus grandes confrontations entre les trois invités.

Gérald Tremblay a lancé le bal en qualifiant de «totalement irresponsables» les promesses des deux autres invités en cette matière. La chef de Vision Montréal, Louise Harel, propose un gel de tarifs pour 2010. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, veut pour sa part ramener le prix de la CAM à 60$ par mois.

«La question, c'est où on va prendre l'argent pour faire ça, alors qu'on veut augmenter la qualité des services?» a demandé le maire, rappelant que la Société de transport de Montréal allait enregistrer un déficit de 40 millions pour 2009. «Ils ne savent pas compter», a ajouté Gérald Tremblay.

Richard Bergeron a répliqué par une attaque plutôt acerbe. Il a affirmé qu'il trouverait l'argent en mettant un terme à la pratique présumée des prix gonflés dans le domaine de la construction, telle que révélée au cours des dernières semaines dans divers reportages.

360 millions de trop

M. Bergeron estime que la Ville dépense au moins 360 millions de trop par année pour ses projets d'immobilisations. Il se fie aux reportages faisant état du fait que les contribuables québécois paieraient de 30% à 50% plus cher que le prix réel pour des travaux d'infrastructures routières.

«Ça nous coûte 360 millions de trop à cause du réseau qui vous a porté au pouvoir et vis-à-vis duquel on est endettés», a lancé Richard Bergeron à Gérald Tremblay.

Un peu plus tôt, le maire a de nouveau plaidé pour des règles plus strictes en matière de financement des partis, concédant que la mafia était proche de certains entrepreneurs en construction.

«Une chose est certaine, c'est que la mafia, ça existe. Pis la mafia, on a vu les représentations que ça fait au niveau d'un nombre sélect d'entreprises qui limitent la concurrence.»