Les conseillers de l'opposition à Boisbriand nient avoir organisé une rencontre avec l'homme d'affaires Lino Zambito et la mairesse Sylvie St-Jean dans le but d'empêcher la tenue d'élections. C'est plutôt le patron de la firme Infrabec qui a pris cette initiative, a affirmé la chef de l'opposition, Marlene Cordato, hier, contredisant les explications de la mairesse sortante.

Le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) enquête sur des allégations de collusion dans la campagne municipale à Boisbriand. Radio-Canada a révélé jeudi dernier que Lino Zambito, de la firme Infrabec, a tenté de convaincre les deux seuls conseillers de l'opposition d'accepter une entente pour que la mairesse St-Jean soit la seule à se présenter au scrutin du 1er novembre.

 

«Je suis là pour éviter des élections à Boisbriand, puis crisse, tout le monde garde leur job», a affirmé l'homme d'affaires au cours d'une rencontre qui s'est tenue en présence de la mairesse Sylvie St-Jean. Cette conversation a été enregistrée par Marlene Cordato et Patrick Thiffault.

La mairesse St-Jean, qui n'a accordé aucune entrevue depuis la révélation de ces faits, a affirmé par communiqué être la victime d'un piège. Selon elle, la rencontre dont le reportage fait état a été sollicitée par Patrick Thiffault auprès de Lino Zambito.

Cette affirmation est fausse, répondent les candidats de l'opposition.

«C'est M. Zambito qui nous a joints et c'est à la suite de ma demande... J'ai dit que je n'assisterais à aucune rencontre sans la présence de Mme St-Jean», a affirmé Marlene Cordato, au cours d'un point de presse hier.

C'est par «curiosité» que les deux conseillers ont accepté de rencontrer l'homme d'affaires qui pilote Infrabec. Cette firme, qui a décroché le contrat pour la réfection de l'usine d'épuration des eaux en 2007, a obtenu plus de la moitié des contrats attribués par Boisbriand au cours des cinq dernières années.

«Lorsqu'on a fait ces rencontres, on est allés pour écouter ce que les gens avaient à dire et on était surpris que ça aille jusque-là», a affirmé Mme Cordato.

La candidate à la mairie affirme que des affiches de son parti ont été vandalisées depuis la diffusion du reportage de l'émission Enquête, la semaine dernière. Pierre Thiffault, lui, se dit «très nerveux». Interrogé à savoir s'il a reçu des menaces dans la foulée de cette affaire, il a répondu: «Au sujet des menaces, on va s'en tenir aux choses qu'on a dites à la Sûreté du Québec. La SQ est au courant du dossier.»

La Presse a sollicité une entrevue avec la mairesse sortante Sylvie St-Jean, mais celle-ci a refusé.