Si elle devient mairesse de Montréal le 1er novembre, Louise Harel entend créer un Fonds de la culture dans lequel 1% du budget de la Ville de Montréal sera injecté chaque année. Pour la première année de son mandat, cette somme atteindrait 40 millions de dollars.

Quelques heures avant de croiser le fer avec ses deux adversaires dans un débat organisé par l'organisme Culture Montréal, l'aspirante à la mairie de Montréal a expliqué, hier, que «la culture est la priorité des priorités» de l'équipe de Vision Montréal. Tout ça dans le but de confirmer Montréal à titre de métropole culturelle.

«En ce moment, une somme de 6 millions est consacrée à la culture. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on ajoute 40 millions», a expliqué Mme Harel.

Afin d'y parvenir sans hausser l'impôt foncier des contribuables, la candidate de Vision Montréal mise sur un exercice de rationalisation qui permettra de récupérer 200 millions, selon ses calculs. Elle estime par ailleurs que «des correctifs dans les contrats accordés en sous-traitance» au détriment des cols bleus permettront de réaliser des économies importantes.

La nouvelle enveloppe dédiée à la culture permettra aussi à Vision Montréal de donner suite aux engagements des Rendez-vous de la culture 2007. Louise Harel désire mettre en place un plan d'action 2007-2017, dans lequel le budget du Conseil des arts de Montréal sera doublé, passant de 10 à 20 millions. Son mandat serait aussi renforcé.

Des sommes additionnelles seront par ailleurs consacrées aux bibliothèques, aux spectacles, au design et à de l'animation dans le Quartier des spectacles afin que «les citoyens puissent s'approprier», le secteur, a-t-on précisé.

À ce sujet, le maire sortant Gérald Tremblay avait décidé, il y a deux ans, d'indexer annuellement le budget du Conseil des arts, tout en le bonifiant avec des fonds supplémentaires. Il s'est aussi engagé à réaliser les autres phases du Quartier des spectacles avec le même faste que la place des Festivals, inaugurée au cours de l'été, dans le secteur de la Place des Arts.

L'Expo 2020 à l'avant-scène

L'équipe de Louise Harel n'a par ailleurs pas manqué de défendre son projet d'exposition universelle à Montréal, en 2020, à la suite d'un article paru dans La Presse hier matin, dans lequel l'architecte Phyllis Lambert estime qu'il s'agit là d'une «idée du XIXe siècle».

Tout d'abord, Mme Harel a précisé que le Fonds de la culture proposé est distinct de l'Expo 2020. «Je connais bien Phyllis Lambert, a dit Mme Harel. Et je compte bien la joindre pour savoir quel autre projet catalyseur et majeur elle a en tête pour le XXIe siècle à Montréal.»

Benoit Labonté a quant à lui rappelé que si Guy Laliberté avait écouté tout le monde, et n'avait pas relancé un art ancestral - le cirque -, on n'aurait pas le Cirque du Soleil aujourd'hui.

«L'exposition est un levier, un effet de levier afin de rassembler tout le monde, a ajouté M. Labonté. Et concernant les coûts, il faut savoir que, contrairement aux Jeux olympiques, ce sont les pays qui paient pour avoir un pavillon.»