Tout en s'engageant à aller de l'avant avec le réaménagement de l'autoroute Bonaventure, l'aspirante à la mairie de Montréal, Louise Harel, s'en prend à l'idée d'aménager un corridor d'autobus rue Dalhousie. Selon elle, il faut plutôt privilégier un boulevard à quatre voies au lieu de trois, avec une voie réservée aux transports en commun. Beaucoup «moins dangereux», dit-elle.

Accompagnée du professeur en urbanisme de l'UQAM et candidat à un poste de conseiller de ville dans Notre-Dame-de-Grâce, David Hanna, la chef de Vision Montréal a expliqué, mardi matin, qu'un couloir de 1400 autobus, rue Dalhousie, ne serait pas sécuritaire. Selon elle, le projet élaboré par la Société du Havre de Montréal, au coût d'une étude de 2,5 millions, ne tient par ailleurs pas compte du patrimoine et du développement résidentiel dans le secteur.Mme Harel estime que la Société du Havre devrait plutôt élaborer plusieurs scénarios en partenariat avec l'Agence métropolitaine de transport (AMT), à qui revient le mandat de faire des études. «C'est étrange, mais nous n'avons jamais pu prendre connaissance de l'étude de la Société du Havre pour la rue Dalhousie, a ajouté M. Hanna. Il est clair qu'il s'agit d'un pelletage d'autobus sur un mur aveugle, propice à plusieurs accidents entre autobus et automobilistes», a-t-il prédit.

«Nous nous engageons à réaliser l'autoroute Bonaventure, a ajouté Mme Harel. Le projet est excellent, soit celui de démanteler une partie de l'autoroute pour en faire un boulevard urbain. Mais l'idée d'un corridor est totalement odieuse, et va coûter très cher. Il nécessite de nombreuses expropriations. Il faut creuser des tunnels aussi.»

Mme Harel souhaite s'inspirer des résultats du concours Rêvez Montréal, publié par La Presse à la mi-septembre, dans lequel les lecteurs ont démontré une nette préférence pour l'aménagement d'un marché public sous le viaduc du CN, avec terrasses et de l'animation.

«Ce qui est présentement proposé, pour la rue Dalhousie, entraîne un coût prohibitif tant sur les plan social et culturel qu'économique», a-t-elle enfin déploré.

Le responsable du Plan de transport au comité exécutif du maire Tremblay, André Lavallée, a réagi aux propos de Mme Harel en expliquant que le couloir Dalhousie s'impose dans le contexte où «l'on sait que le train léger (SLR) entre Montréal et la Rive-Sud, ne verra pas le jour à court terme».

«Le pont Champlain a également besoin d'être reconstruit ou remplacé, ajoute M. Lavallée. Il y a donc deux attitudes possibles: ne rien faire ou améliorer la desserte avec la Rive-Sud. En ce moment, les autobus font des détours interminables. Nous, ce qu'on dit, c'est que le corridor est la meilleure solution dans le moment. Et cette solution va même éloigner les autobus du projet résidentiel dans l'ancienne usine Lowney, rue Sainte-Catherine.»

Quant à l'étude réalisée par la Société du Havre, La Presse n'a pas été en mesure d'en prendre connaissance mardi. Gaétan Rainville, président-directeur général de la Société, doit rappeler aujourd'hui. Le projet de réaménagement de l'autoroute Bonaventure sera soumis à un processus d'audiences publiques, après les élections municipales.