Le taux de participation le plus bas de l'histoire politique canadienne a nui au Bloc québécois, qui a encaissé mardi dernier un recul de plus de 4% de ses appuis, estime le leader parlementaire du parti Pierre Paquette.

«C'est sûr qu'il y a eu plusieurs élections, on sent un certain essoufflement du côté de l'électorat. Il est clair que si le taux de participation avait été plus élevé, notre pourcentage d'appuis aurait été à la hauteur de ce qu'on a eu dans le passé.»

 

M. Paquette, qui a été réélu haut la main dans sa circonscription de Joliette avec une avance de 18 500 voix, soutient cependant que les résultats des dernières élections constituent une «avancée» pour le mouvement souverainiste. «Les Québécois ont eu la démonstration à nouveau qu'ils sont distincts du reste du Canada. Le fait que les conservateurs aient été incapables de faire des gains au Québec démontre que la philosophie conservatrice, la philosophie de M. Harper, ne correspond absolument pas à la vision de la nation québécoise. C'est la grande leçon que les Québécois ont à en tirer.»

Le Bloc estime avoir accompli sa mission en empêchant Stephen Harper de former un gouvernement majoritaire. Le hic, reconnaît M. Paquette, c'est qu'en attaquant durement les conservateurs, on a peut-être poussé certains électeurs vers le Parti libéral. Les libéraux ont en effet donné du fil à retordre au Bloc, notamment dans la région de Montréal où ils ont ravi la circonscription de Papineau et failli remporter celles d'Ahuntsic et de Brossard.

«On savait que dans la région de Montréal, les libéraux étaient encore très forts, dit aujourd'hui le leader du Bloc. C'est sûr que lorsqu'on dit de bloquer une majorité conservatrice, pour beaucoup de fédéralistes qui ne peuvent pas voter pour le Bloc, les libéraux devenaient une option intéressante. On a attaqués les libéraux, on les a attaqués aussi beaucoup. Mais c'est sûr que ce n'était pas notre cible principale.»

Les députés bloquistes avaient tous rendez-vous hier au centre-ville de Montréal pour leur premier caucus post-électoral. Le Bloc a accueilli six nouveaux députés: Roger Pomerleau, Luc Desnoyers, Pascal-Pierre Paillé, Nicolas Dufour, Jean Dorion et Josée Beaudin. À l'exception de M. Paillé, qui a délogé le conservateur Luc Harvey dans Louis-Hébert, les recrues remplaçaient des bloquistes qui avaient démissionné plus tôt dans l'année ou qui ne se sont pas représentés. Le Bloc n'a perdu qu'un seul de ses sièges, celui de Papineau, anciennement détenu par Vivian Barbot.