Le chef libéral Stéphane Dion a sommé le premier ministre Harper de montrer sans tarder pattes blanches au sujet de l'affaire Couillard-Bernier et de ne pas attendre après la campagne électorale pour dire toute la vérité sur cet épisode qui a entraîné la démission de son ministre des Affaires étrangères.

M. Dion a fait cette sortie lors de la visite d'une résidence pour aînés à Toronto ce vendredi matin alors que les journaux révélaient le matin même que la Gendarmerie royale du Canada avait ouvert une enquête sur cette affaire au beau milieu de la campagne électorale.«Demandez à Stephen Harper si la GRC est une fouineuse? a lancé le chef libéral aux journalistes. M. Harper a prétendu que nous étions des fouineurs lorsque nous l'avons interrogé sur cette affaire au Parlement. La GRC fait enquête parce qu'il y a dans toute cette histoire des éléments d'information qui concernent le public, des questions graves qui touchent l'intérêt public.»

Selon un quotidien torontois, la GRC a ouvert cette enquête pour vérifier si l'emploi obtenu par la mère de Julie Couillard à la Commission de l'assurance-emploi n'est pas le résultat de trafic d'influence. Certaines sources ont en effet allégué dans les journaux ces derniers mois que la mère de Mme Couillard avait obtenu cet emploi grâce à l'intervention d'un haut responsable conservateur, Bernard Côté, avec qui Julie Couillard avait eu une liaison.

La GRC enquête également sur l'affaire entourant la construction d'un nouvel édifice gouvernemental à Québec. La police tente de savoir si l'ancienne petite amie de Maxime Bernier a essayé de convaincre l'ancien ministre ou M. Côté d'intervenir auprès du gouvernement Harper afin d'acheter le terrain vendu par le Groupe Kevlar, une agence immobilière pour laquelle aurait travaillé Julie Couillard.

Les policiers tenteront enfin de découvrir les circonstances entourant «l'oubli» de documents secrets par l'ancien ministre Bernier à la résidence de sa petite amie.

«Ce gouvernement, a ajouté Stéphane Dion, qui a été le gouvernement le plus secret de toute notre histoire, doit maintenant ouvrir ses livres et dire toute la vérité. Les Canadiens y ont droit et ils y ont droit durant cette élection.»

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a lui aussi réagi vivement aux allégations concernant une possible enquête de la GRC sur l'affaire Bernier-Couillard.

«Je pense que la GRC ne doit pas faire preuve de favoritisme, a dit M. Duceppe, de passage à Warwick, dans le Centre-du-Québec. La GRC, lors de la campagne de 2005-2006, a rendu public le fait qu'elle menait une enquête sur M. Goodale. Alors là qu'ils nous disent clairement est-ce qu'ils mènent une enquête sur Mme Couillard. Sinon on en conclura que la GRC veut favoriser le parti conservateur.»

Avec la collaboration de Malorie Beauchemin