Stephen Harper a livré un message d'espoir patriotique, hier à Toronto, à l'occasion du 50e anniversaire de son école secondaire, le collège Richview d'Etobicoke.

Fort d'une avance qui se confirme sondage après sondage, le chef conservateur a profité de son passage dans la ville qui l'a vu grandir pour rendre visite à ses anciens camarades, qui fêtaient les 30 ans de la promotion de 1978.

 

L'occasion était belle pour les faiseurs d'image de cet ancien premier de classe, qui multiplient les efforts depuis trois semaines pour lui donner celle, plus accessible, de bon père de famille de la classe moyenne.

Devant environ 1000 personnes dans une salle de réception chic du centre-ville de Toronto, le premier ministre a admis que les choses avaient «plutôt bien tourné» pour lui, bien qu'il fût un pur produit de l'école publique, et non pas de «l'élite économique et politique canadienne».

Dans son seul discours unilingue anglophone depuis le début de la campagne, il s'est dit préoccupé par l'apathie et le cynisme des Canadiens, particulièrement des jeunes. Ils «devraient avoir le feu sacré et les yeux remplis d'espoir», a-t-il déclaré.

Après avoir vanté la grandeur et les promesses du Canada, il a conclu en disant que si ces jeunes «profitent de tout ce que Richview - et le Canada - a à leur offrir, ils accompliront ce dont nous ne pouvons que rêver».

Note personnelle

Les collaborateurs du premier ministre affirment qu'il a lui-même rédigé son texte. Le moment le plus personnel est venu lorsqu'il a brièvement évoqué la mort de son père et mentor, Joseph Harper. «La dernière fois que je suis venu ici, mon père était une grande partie de ma vie, et maintenant il n'est plus là», a-t-il dit.

Il n'a fait presque aucune allusion à la politique partisane. «Certains d'entre vous ont peut-être entendu dire que nous sommes au milieu d'une campagne électorale, a-t-il seulement lancé. L'issue de ces élections va donner une nouvelle forme au pouvoir politique. Certains prendront le dessus, d'autres le dessous, et le pouvoir politique pourrait même changer de mains.»

L'allocution d'environ cinq minutes a été saluée par des applaudissements polis. Quelques anciens ont cru bon de manifester leur opposition. «Et l'environnement? Et les changements climatiques?» a crié l'un d'eux. Une personne non loin a coupé court à son élan revendicateur: «Ce n'est pas l'endroit pour ça, trou de cul!»

Récession?

Chose rare, le chef conservateur n'a tenu aucun point de presse au cours de la journée d'hier. Il a plutôt mené des séances de préparation à huis clos en vue des débats des chefs qui auront lieu cette semaine à Ottawa. Mis à part sa réunion d'école, sa seule apparition publique a été un discours partisan à Ajax, en banlieue de Toronto.

Le chef conservateur en a profité pour lancer une autre attaque sur l'économie. Cette fois, il a accusé tous les partis de l'opposition de chercher à tromper la population. «L'opposition tente de dire aux gens que nous sommes en déficit alors que nous sommes dans les surplus. (Elle) essaie de dire aux gens que nous sommes en récession quand notre économie croît encore.»

La veille, il avait lancé une accusation semblable, mais uniquement contre le chef libéral, Stéphane Dion. Le changement de cible pourrait s'expliquer par de récents sondages, qui montrent que les libéraux perdent du terrain au profit des conservateurs et des néo-démocrates, notamment dans la région de Toronto.