Le Parti conservateur, s'il est reporté au pouvoir le 14 octobre, entend sévir davantage contre les cartels qui fixent illégalement les prix de l'essence et adopter une loi pour réduire les pourriels.

Ce sont là deux des mesures annoncées par Stephen Harper hier matin à Victoria, en Colombie-Britannique. Elles visent, dit-il, à protéger les consommateurs contre les pratiques anticoncurrentielles ou douteuses.

Le plan prévoit des pénalités accrues pour les personnes déclarées coupables de collusion pour fixer les prix du carburant.

Les conservateurs souhaitent aussi interdire les frais imposés par les compagnies de télécommunications sur les messages textes non sollicités. En août, deux des trois grandes compagnies de téléphonie sans fil du Canada ont dit qu'elles imposeraient des frais de 15 cents pour les messages textes entrants, pourriels inclus.

«Notre parti croit à la libre entreprise, au libre marché et au libre échange, a déclaré M. Harper. Mais nous croyons aussi qu'un gouvernement doit savoir quand tirer un trait, et nous tirons un trait quand les droits et les intérêts des consommateurs doivent être protégés.»

Plus tôt durant la campagne, le premier ministre avait indiqué qu'il croyait personnellement que l'industrie pétrolière avait une responsabilité dans la fluctuation des prix de l'essence. Il avait alors déclaré que des mesures seraient annoncées plus tard dans la campagne.

Stephen Harper s'est cependant défendu d'avoir adopté une approche trop modeste en comparaison de celle du NPD, qui a promis de créer un ministère pour protéger les consommateurs et d'accroître sa surveillance face aux détaillants de carburant. Les conservateurs n'ont pas mentionné la possibilité d'embaucher des inspecteurs supplémentaires ou d'augmenter le budget du Bureau de la concurrence du Canada. C'est cet organisme qui, en juin dernier, a accusé 13 entreprises et 11 individus du Québec de s'être entendus pour fixer les prix de l'essence.

«Plutôt que d'entreprendre des actions ciblées pour gérer certains de ces problèmes, M. Layton dit qu'on devrait créer une bureaucratie massive pour réguler tous les aspects du marché. De toute évidence, c'est la différence entre nous», s'est justifié M. Harper.

Tempête en Alberta

Le chef conservateur a par la suite mis les pieds en Alberta pour la première fois de la campagne, en fin de journée hier. Il a prononcé un discours en soirée à Edmonton devant l'une des plus grosses foules depuis le début de sa campagne, puis il a pris la route pour Calgary, où des activités publiques l'attendent aujourd'hui.

À leur arrivée, les conservateurs ont cependant dû faire face aux demandes du Parti libéral et du NPD pour que le député Lee Richardson démissionne. Dans une entrevue avec un magazine local, le candidat de Calgary Centre a déclaré que les gens qui commettent des crimes ne sont pas «les enfants qui ont grandi dans le voisinage».

«Le Canada accepte tellement de réfugiés, par exemple. Ces gens ont eu une vie très difficile. Si on a été dans un camp de réfugiés, on vit au jour le jour. Et ce sont des gens troublés. Ils viennent ici et, eh bien, c'est facile de prendre avantage des gens qui essaient d'aider», a-t-il dit.

M. Richardson a publié un communiqué en fin d'après-midi dans lequel il ne s'est pas excusé, mais a exprimé ses regrets. «Ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours été en faveur de l'immigration», a-t-il écrit. Le Parti conservateur a rejeté la possibilité de le congédier.