Les fédéralistes de Montréal doivent voter pour le Parti conservateur s'ils ne veulent pas voir le débat référendaire renaître au Québec et nuire à l'économie de la métropole, a lancé Stephen Harper hier matin.

«Je sais que d'aller avec les positions des libéraux ou du NPD, qui croient en un gouvernement central fort et tout-puissant, cela peut attirer certaines personnes. Mais c'est le moyen instantané de repartir le débat sur la souveraineté du Québec», a déclaré M. Harper.

 

«En terme d'unité nationale, nous sommes le parti de la voie modérée du centre», a-t-il ajouté en parlant de son propre parti.

«Je pense que ça a été un bon gouvernement pour les fédéralistes, particulièrement à Montréal, et je pense que c'est un bon climat pour les entreprises à Montréal, le meilleur que l'on a eu en 40 ans.

M. Harper répondait à la question d'un journaliste qui voulait savoir pourquoi les fédéralistes de Montréal et de Toronto devaient considérer de voter pour son parti. Les mêmes sondages qui placent les conservateurs en avance à l'échelle nationale montrent que le PC a de la difficulté à percer dans ces deux grands centres.

À peu près en même temps, à Trois-Rivières, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, lançait lui aussi un appel aux fédéralistes du Québec (voir autre texte).

M. Harper lui a répondu en fin de journée, lors d'un discours partisan prononcé sur une ferme de Saskatchewan. «Les amis, je pense que nous avons si bien restauré l'image du fédéralisme au Québec que même Gilles Duceppe veut être fédéraliste», a-t-il lancé.

Le Parti conservateur détient 13 des 14 sièges en Saskatchewan. Le seul siège qui lui échappe, celui du ténor libéral Ralph Goodale, pourrait être conquis en raison de l'impopularité de la taxe sur le carbone de Stéphane Dion auprès des agriculteurs.

Journée de la famille

Stephen Harper a commencé sa journée dans la région de Vancouver où dans la cour d'une famille de classe moyenne, les Wang, il a vanté les réalisations de son parti en matière familiale depuis deux ans et demi, comme la réduction de la TPS de 7 à 5% et la prestation de 100$ par mois pour la garde d'enfants.

M. Harper a affirmé que les familles canadiennes économisaient 3894$ par année grâce aux allégements fiscaux et programmes implantés par son gouvernement.

«Voilà un choix fondamental dans cette campagne, a martelé le chef tory pendant toute la journée. Gardons-nous le cap ou retournons-nous à un ordre du jour de taxes et de dépenses?»

«Mensonges»

Stéphane Dion et Stephen Harper ont aussi croisé le fer sur la TPS. Dans une publicité diffusée hier matin, les conservateurs accusent M. Dion de vouloir hausser la taxe fédérale s'ils prennent le pouvoir. Le chef libéral l'a accusé de mentir à la population.

Mais M. Harper a refusé de faire marche arrière. «Le parti de M. Dion a voté contre la réduction de la TPS, deux fois. Ils ont dit qu'ils avaient l'intention d'augmenter la taxe encore s'ils retournaient au pouvoir. Et c'est une position qu'il a énoncée. Si maintenant, il tente de dire le contraire, ce n'est pas crédible.»

Le chef conservateur passe la journée d'aujourd'hui dans les régions de Winnipeg et de Toronto.