La campagne électorale n'était pas encore officiellement commencée que, déjà, on pouvait dire que le chef du NPD avait gagné la première bataille des communications.

Omniprésent depuis quelques jours malgré des problèmes de santé sérieux, Jack Layton a bien joué ses cartes dans l'épisode budgétaire. Il a joué le jeu et tenté de négocier avec Stephen Harper, ce qui lui donne le beau rôle, tout en réitérant les revendications traditionnelles du NPD: aide aux familles et aux personnes âgées, santé publique et annulation des baisses d'impôts aux entreprises. C'est toujours utile pour mobiliser les troupes avant le début des hostilités.

À peine sorti d'une série de traitements assez rudes contre le cancer de la prostate, et tout juste opéré à la hanche, Jack Layton devra d'abord se méfier de l'épuisement dans cette campagne qui s'annonce corsée.

Sur le front politique, Jack Layton devra de nouveau contrer les attaques des libéraux, qui diront aux Canadiens qu'un vote pour le NPD favorise dans les faits les conservateurs puisque cela divise l'électorat de centre gauche.

La question de la coalition reviendra aussi durant la campagne, surtout vers la fin. Jack Layton, on s'en souvient, s'était joint avec enthousiasme au projet de coalition avec l'ancien chef libéral Stéphane Dion (appuyé par Gilles Duceppe), mais le chef libéral actuel, Michael Ignatieff, n'y est pas du tout favorable.

M. Layton devra à la fois esquiver les railleries des conservateurs contre une éventuelle coalition et contourner les réticences d'un futur allié libéral.

Au Québec, le bras droit de M. Layton, Thomas Mulcair, devra se méfier de l'ancien ministre libéral Martin Cauchon, de nouveau candidat dans Outremont. Plusieurs libéraux montréalais interrogés récemment doutent cependant des chances de M. Cauchon, d'autant plus que le Bloc a renoncé à y présenter un candidat connu, afin de ne pas diviser le vote en faveur des libéraux.

État civil > Marié, deux enfants

Études > Baccalauréat, Université McGill; maîtrise et doctorat (sciences politiques), York University.

Expérience politique > Conseiller municipal de la Ville de Toronto de 1982 à 1991 et de 1997 à 2003. Chef du NPD depuis 2003. Député fédéral depuis 2004.

Circonscription > Toronto-Danforth

Avantage pour > Jack Layton est en ce moment plus populaire et plus crédible (selon les sondages) que son adversaire libéral, Michael Ignatieff. Il a une grande expérience de campagne (c'est sa quatrième) et connaît très bien le terrain où il devra se battre.

Avantage contre > Les néo-démocrates jouissent d'un succès d'estime certain dans les sondages au Québec depuis quelques mois, mais ils maintiennent rarement un tel taux d'appuis jusqu'au jour J.

Principal défi > Éviter le surmenage (ce qui n'est pas une mince affaire en campagne électorale) et garder le fort en Ontario, en Colombie-Britannique et dans les Maritimes.