Même s'il se dit «trop respectueux» des Canadiens anglais pour tenter d'influencer leur vote, Gilles Duceppe les incite à tout faire pour empêcher l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire.

Dans un discours devant le Economic club de Toronto, le chef du Bloc québécois a écorché les politiques de Stephen Harper, qu'il juge aussi néfastes pour l'Ontario que pour le Québec. Il s'est aussi présenté comme le seul rempart contre l'élection d'un gouvernement Harper majoritaire.

«La vision Harper est étrangère au Québec et, je soupçonne, au Canada aussi», a-t-il déclaré.

 M. Duceppe reproche au Parti conservateur son refus d'intervenir à l'approche d'une crise financière et ses compressions dans le domaine de la culture. Il l'a aussi accusé de favoriser l'industrie pétrolière de l'Ouest canadien au détriment de la foresterie et du secteur manufacturier au Québec et en Ontario.

Le chef du Bloc affirme que les économies de ces deux provinces présentent des similitudes : les deux doivent réduire leur dépendance au pétrole, améliorer leur productivité et donner un coup de pouce à l'industrie de la culture.

«Le gouvernement Harper a fait exactement le contraire», a-t-il déclaré devant un parterre de 200 personnes qui comprenait notamment l'ex-premier ministre Bernard Landry et l'auteure Margaret Atwood.

Gilles Duceppe n'a pas seulement parlé d'économie. Il a également abordé la question nationale avec une profession de foi souverainiste.

«Le Canada doit savoir que la souveraineté est bien vivante au Québec, a-t-il déclaré. Notre nation est toujours exclue de la constitution et les fédéralistes du Québec n'ont rien à nous offrir.»