En plus de jouer à la roulette russe avec la qualité et la durée de leur vie, les Canadiens sont champions du déni: ils surestiment leur état de santé. La Fondation canadienne des maladies du coeur (FCMC), dans son bulletin de santé annuel, prédit des jours sombres si les gens ne se prennent pas en main.

Selon les nouvelles données que la Fondation a recueillies dans un sondage pancanadien, les fumeurs semblent être les seuls à tracer un portrait assez juste des facteurs de risque qu'entraîne leur mode de vie pour leur santé cardiovasculaire. Mais, d'une façon globale, 90% des gens compromettent leur qualité de vie et leur longévité, particulièrement en raison de leur surpoids et de leur inactivité.

En effet, 18% seulement des gens se disent obèses, alors que 25% le sont en réalité. Les Canadiens surestiment aussi leur activité physique: près du tiers (33%) des répondants reconnaissent qu'ils ne sont pas suffisamment actifs ou ne consomment pas un minimum de cinq portions de fruits et de légumes chaque jour. Or, 50% des gens ne bougent pas assez et ne mangent pas sainement.

De l'aide offerte

Le Dr George Honos, chef du service de cardiologie au CHUM et porte-parole de la FCMC, fait remarquer que les ressources pour mieux manger, arrêter de fumer et bouger davantage ne manquent pourtant pas. «Il faut revenir à la prévention pour l'activité physique et les autres facteurs de risque cardiovasculaire, dit-il. Par exemple, plusieurs des patients ne savent pas que 70% de leur consommation de sel provient des produits sur les tablettes des épiceries.»

La Fondation constate tout de même que la population est consciente des facteurs de maladies cardiovasculaires et sait qu'ils sont modifiables. Ainsi, 84% des Canadiens savent que 9 adultes sur 10 ont au moins un facteur de risque: surpoids, inactivité, mauvaise alimentation, tabagisme et hypertension artérielle.

Chaque année, la FCMC sonde la population sur des questions de santé pour établir des priorités. C'est ainsi qu'on avait demandé au fédéral de réglementer la teneur en gras trans dans les aliments. Cette année, l'organisme demande aux provinces d'interdire ou à tout le moins de restreindre la promotion des aliments et boissons néfastes pour la santé des enfants.