Tout le monde médical du Québec sait depuis le début que le gouvernement n'avait pas raison d'engloutir 100 millions dans un contrat avec Bell xwave, essentiellement pour produire un «visualiseur» aux fins du Dossier de santé du Québec.

Selon le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Gaétan Barrette, on peut se poser de sérieuses questions sur les raisons qui ont poussé Québec à payer un prix aussi «dément».

 

Il commentait la manchette de La Presse qui a révélé hier que le visualiseur produit par Bell xwave, un contrat de 111 millions, était devenu désuet en raison des retards dans la mise sur pied du Dossier de santé du Québec (DSQ).

Le visualiseur est une interface qui permet aux utilisateurs d'avoir accès à la base de données du DSQ.

«Le scandale, c'est que c'est impossible que ça coûte ce prix-là... C'est le prix, le scandale. Dans cette affaire, il y a quelque chose qu'on ne comprend pas», lance le Dr Barrette.

Quand la décision de Québec est devenue publique, «tout le monde, dans le milieu, est tombé en bas de sa chaise. Ceux qui connaissent ça le moindrement ne peuvent expliquer ce coût pour un outil si simple.», ajoute-t-il.

Selon Karine Rivard, porte-parole du ministre Yves Bolduc, le visualiseur produit par Bell xwave, «fonctionne et sera disponible aux pharmacies et aux cliniques qui voudront s'en servir». Elle reconnaît que les pharmacies n'en auront pas besoin puisqu'elles ont déjà des interfaces pour accéder aux dossiers.

Elle soutient de plus que le contrat avec Bell xwave était plus large que la production d'un visualiseur. «Ils travaillaient aussi à l'architecture du projet», a-t-elle expliqué. Elle n'a pu toutefois préciser quelle part des 111 millions allait au visualiseur.