Pour éviter une récession, un gouvernement libéral investirait dans des projets comme la dépollution de la rivière Petitcodiac ou l'accélération d'un plan pour construire des ports pour petits bateaux un peu partout au pays.

Voilà des exemples de mesures concrètes donnés samedi matin à Moncton par Stéphane Dion et qu'il compte entreprendre dans les 30 jours de son élection pour sauver le Canada d'une crise économique grave.«[Une récession] n'est pas inévitable mais il faut avoir un gouvernement qui s'en occupe. Qui n'est pas dans une bulle», a lancé le chef libéral lors d'un point de presse.

Lors du débat des chefs français mercredi, M. Dion a surpris ses adversaires en présentant son plan en cinq étapes pour remédier à une situation économique qu'il juge plus grave que le premier ministre Stephen Harper veut le laisser entendre.

Ce plan inclut la consultation des premiers ministres provinciaux pour connaître leurs priorités économiques; la consultation d'experts du secteur privé; la consultation de dirigeants des instances administratives fédérales, comme la Banque du Canada, pour protéger l'épargne des Canadiens; présenter une mise à jour économique et fiscale visant à stimuler l'économie, les emplois et aider certains secteurs à risque, comme les secteurs manufacturier et forestier.

En point de presse à Montréal vendredi, M. Dion a précisé que le plan ne prévoyait pas de nouveaux fonds du gouvernement, mais plutôt l'accélération de projets qui sont, selon lui, retenus par le gouvernement Harper.

Interrogé samedi sur la nature exacte de ces projets, le chef libéral n'a pas été en mesure de donner beaucoup de détails. Pour le Québec, par exemple, il s'est contenté de faire allusion à une «liste» fournie par la présidente de la Chambre de commerce de Montréal, Isabelle Hudon, la veille. Cette liste inclut l'accélération d'investissements dans les transports en commun et la réalisation des grands projets comme le Havre, le Quartier des spectacles et le développement du Vieux-Port.

«Écoutez, ce ne sont pas les projets qui manquent. C'est la volonté politique du gouvernement fédéral d'agir tout de suite pour stimuler l'économie», a-t-il dit.

Ses collaborateurs ont donné d'autres exemples, dont des fonds pour restaurer les réseaux d'aqueducs et d'égouts à Montréal, pour construire un toit à l'anneau de glace à Québec et la construction d'un amphithéâtre de spectacles le long du fleuve à Trois-Rivières.

Ces projets seraient pour la plupart financés à partir du programme Chantiers Canada, pour lequel le gouvernement Harper a annoncé des ententes avec toutes les provinces, pour une valeur de 33 milliards en transferts fédéraux d'ici 2014.

Les adversaires de M. Dion ont attaqué son plan en disant qu'il était improvisé et qu'il ne comprenait que des consultations. Le chef libéral a répliqué hier qu'au contraire, il «retournerait toutes les pierres» pour s'assurer que toutes les options disponibles pour stimuler l'économie et empêcher la crise soient mises en oeuvre.