Oubliez la culture, la santé et la défense nationale. En cette fin de campagne électorale, les mots économie, famille et, dans une moindre mesure, environnement sont ceux qui résonnent le plus chez les cinq grands partis politiques du pays.

C'est la conclusion à laquelle on en arrive à la lecture d'une dizaine de communiqués de presse diffusés sur les sites internet de chacune des formations entre la fin du mois de septembre et la première semaine d'octobre.

 

Dans une recension, La Presse a voulu savoir combien de fois chaque parti utilise les mots défense (en référence au Ministère), économie, santé, environnement, culture et famille dans ces communiqués de presse. L'analyse n'est pas scientifique, mais elle démontre clairement que l'incertitude créée par la volatilité des Bourses durant les derniers jours se retrouve au coeur du discours actuel des partis.

Ainsi, le mot économie revient 32 fois dans la cinquantaine de communiqués de presse parcourus. La famille (20) arrive au deuxième rang, suivie de l'environnement (14), de la santé (9), de la culture (4) et de la défense nationale (2).

Les conservateurs, que d'aucuns accusent d'avoir erré sur les conséquences de la crise financière américaine au Canada, évoquent les questions économiques dans 9 des 10 publications que nous avons lues. À l'opposé les libéraux n'en parlent que trois fois. Le NPD, le Bloc québécois et les verts abordent 7, 7 et 6 fois la question.

Qu'est-ce qui distingue les conservateurs des libéraux? Les communiqués de presse des conservateurs ont pris, au cours de la période observée, un ton plus rassurant, paternaliste. Des titres tels que «Renforcer le système de santé pour les Canadiens» ou encore «Les mesures rapides du gouvernement ont aidé à protéger les banques canadiennes» le montrent. Par contre, à trois reprises on associe le mot économie au nom du chef libéral (Dion) pour affirmer que ce dernier improvise et n'a pas de plan pour redresser la situation.

Dans le camp libéral, le ton est davantage à l'attaque contre les conservateurs qu'à la promotion du programme du parti. Ainsi, un communiqué diffusé quotidiennement fait le décompte avant le jour du vote et recense certains mots-clés dans le discours conservateur.

Par exemple, le 8 octobre, dans leur communiqué intitulé «Le bilan de Harper - Six jours avant le scrutin», les libéraux affirmaient que les mots «équipe conservatrice», «charte des droits», «étudiants», «universités», «assurance maladie», «accords de Kelowna», «multiculturalisme» et «vert» ne figuraient jamais dans les communications des bleus.

Le PLC a aussi publié un communiqué pour souligner la fête du Yom Kippour, un autre pour dire qu'une enquête est en cours sur un prétendu abus des ressources policières par les conservateurs et un autre pour affirmer que le PC a rejeté, en panique, les dispositions sur la censure dans le projet de loi C-10.

NPD, BQ, verts

Les trois autres partis envoient des communiqués à l'image de leur campagne. Le NPD insiste sur l'économie (7 mentions), la santé (4) et la famille (8). Le Bloc québécois parle lui aussi d'économie (7), d'environnement (4) et de culture (4). Si le BQ compte le plus grand nombre de mentions sur la culture, c'est le Parti vert (5) qui évoque le plus souvent le mot environnement.

Dans ses communiqués, le Bloc tape dur sur les conservateurs mais ignore pratiquement les libéraux de Stéphane Dion. Par contre, le discours le plus dur envers le parti au pouvoir vient du NPD. Dans un communiqué sur deux, le titre est consacré à dénigrer le chef Stephen Harper.