Élections Canada n'a pas encore publié ses chiffres officiels, mais des associations étudiantes estiment que le nombre de jeunes qui ont voté au dernier scrutin fédéral a augmenté d'environ 10 pour cent par rapport à 2011.

Le taux de participation des jeunes est habituellement l'un des plus bas au pays. Dans le cadre d'un projet pilote, Élections Canada avait mis en place cette année des bureaux de scrutin spéciaux sur 38 campus collégiaux et universitaires pendant les quatre jours du long congé de l'Action de grâces, avant même le vote par anticipation «général». Ces bureaux spéciaux permettaient même à un jeune électeur de voter dans la circonscription de ses parents, où il habitait lors de la confection de la dernière liste électorale.

Élections Canada sait déjà que 70 231 étudiants sont venus à ces bureaux spéciaux. Les taux de participation «ventilés» par groupes ne seront pas connus avant plusieurs mois.

Selon un sondage mené sur les campus participants par l'Alliance canadienne des associations étudiantes (22 associations hors Québec), le taux de participation pour le scrutin du 19 octobre aurait augmenté d'environ 10 pour cent par rapport aux dernières élections générales, il y a quatre ans.

À la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (80 collèges et universités hors Québec, sauf Dawson), la présidente nationale, Bilan Arte, se réjouit de ces chiffres, qui viennent contredire le cliché populaire voulant que les jeunes soient apathiques.

Fortes de cette participation accrue, les associations étudiantes se sentent mieux armées pour demander au nouveau gouvernement libéral un financement accru des études post-secondaires et la création d'emplois pour les jeunes finissants.

Selon Viviane Bartlett, directrice intérimaire de l'Alliance, les étudiants estiment que comme ils se sont exprimés lors du scrutin, ils sont en droit de demander maintenant à être entendus par le nouveau gouvernement tout au cours de son mandat.

Les libéraux de Justin Trudeau ont promis notamment de consacrer 1,47 milliard $ sur quatre ans pour une stratégie visant à créer 40 000 emplois par année pour les jeunes pendant les trois prochaines années. Ils se sont aussi engagés à suspendre pendant un an les cotisations à l'assurance-emploi pour les entreprises qui offriront un emploi à plein temps à un jeune de 18 à 24 ans. Les libéraux veulent aussi éliminer le crédit d'impôt pour manuels scolaires, et consacrer les 2 milliards $ ainsi économisés à des bourses d'études.

«Mais (ces mesures) n'auront pas beaucoup d'incidences sur les problèmes systémiques (...) notamment les droits de scolarité qui n'arrêtent pas d'exploser à la grandeur du pays», estime Mme Arte, de la Fédération.