La région de Québec a offert l'une des rares bonnes nouvelles pour le Parti conservateur, lundi soir. Les troupes de Stephen Harper y ont réalisé un retour en force; ils étaient en voie d'y faire élire 7 députés sur une possibilité de 10.

Même si leur parti a essuyé une défaite sans équivoque, les militants conservateurs rassemblés dans un restaurant La Cage aux Sports de L'Ancienne-Lorette ont eu de bonnes raisons d'applaudir. Et pas seulement parce que les Blue Jays ont disposé des Royals de Kansas City dans les séries éliminatoires du baseball majeur.

La tête d'affiche des conservateurs dans la région, Gérard Deltell, a aisément remporté la circonscription de Louis-Saint-Laurent, perdue au profit du Nouveau Parti démocratique en 2011. Il a été accueilli en héros par ses partisans lundi soir.

L'ancien député de la Coalition avenir Québec a mené une campagne très active pour Stephen Harper au cours des dernières semaines. Selon lui, le message conservateur axé sur les baisses du fardeau fiscal et sur la rigueur budgétaire a trouvé des échos dans la capitale.

«Le message que les gens de Québec ont envoyé dans nos circonscriptions, c'est qu'on veut continuer dans un gouvernement responsable, qui ne vit pas au-dessus de ses moyens», a-t-il indiqué.

Signe que même en territoire amical le gouvernement conservateur suscite la controverse, le point de presse de M. Deltell a été perturbé par un manifestant qui brandissait une pancarte «Arrêtez Harper». Il a crié «loser» avant d'être escorté vers la sortie.

Plusieurs observateurs s'attendaient à ce que le désir de changement marque l'élection. Mais ce sentiment était à peine perceptible dans Charlesbourg - Haute-Saint-Charles, selon le conservateur Pierre Paul-Hus, qui a repris ce siège au NPD. Il s'est d'ailleurs montré plutôt surpris que le Parti libéral rafle trois sièges dans la région.

«La position du Parti conservateur a toujours été très bien acceptée dans la région de Québec, a observé M. Paul-Hus. En 2011, il y a eu la vague parce que le vote des autres partis a convergé vers le NPD. Mais même à cette époque, on a toujours gardé notre base.»

La région de Québec, qui compte 10 sièges des deux côtés du Saint-Laurent, a toujours été une terre fertile pour les troupes de Stephen Harper. Il y a fait élire sept députés en 2006, puis six en 2008.

En 2011, la région a été balayée par la vague orange. Le NPD a raflé les sept sièges de la Rive-Nord, abattant au passage la ministre sortante Josée Verner.

Cette fois, Stephen Harper n'a rien ménagé pour convaincre les résidants de la Vieille Capitale de revenir dans le giron conservateur. Le premier ministre sortant a visité la ville pas moins de quatre fois pendant la campagne.

Il a fait un arrêt dans l'arrondissement de Beauport vendredi dernier, à peine trois jours avant l'élection.

Ses efforts semblent avoir fait mouche. Sur la Rive-Sud, les ministres Steven Blaney (Bellechasse - Les Etchemins - Lévis) et Maxime Bernier (Beauce), ainsi que le député Jacques Gourde (Lévis - Lotbinière), ont aisément gardé leur siège.

En plus de MM. Deltell et Paul-Hus, Alupa Clarke (Beauport - Limoilou) et Joël Godin (Portneuf - Jacques-Cartier) étaient en voie de remporter des sièges sur la Rive-Nord.

Le Parti libéral est l'autre grand gagnant dans la région de Québec. La formation politique ne comptait aucun député dans la Vieille Capitale depuis Paul Martin en 2004.

Les troupes de Justin Trudeau ont remporté trois circonscriptions lundi soir, toutes aux dépens du NPD. Jean-Yves Duclos (Québec), Joël Lightbound (Louis-Hébert) et Jean-Roger Vigneau (Beauport - Côte-de-Beaupré - Île d'Orléans - Charlevoix) étaient en voie d'être élus.

Le NPD a été totalement évincé du Grand Québec.