Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, signe samedi un texte dans lequel il exhorte les Québécois à voter lundi pour le Bloc québécois, « le seul parti fédéral engagé totalement et uniquement dans la défense et la promotion des intérêts du Québec », selon lui.

Le texte du chef de l'opposition, intitulé « Un Bloc québécois fort, c'est un Québec qui se tient debout », est publié sur le site du Huffington Post, sur lequel Pierre Karl Péladeau a écrit une fois auparavant, en 2014.

« La présence du Bloc québécois à Ottawa, c'est obliger le gouvernement fédéral à tenir compte de nos emplois, de nos entrepreneurs, de nos agriculteurs, de nos pêcheurs, de nos forêts, de nos régions, de nos choix », écrit le chef péquiste, qui révèle plus loin avoir déjà voté pour le Bloc québécois.

Dans le contexte où les sondages laissent poindre la possibilité que les Canadiens élisent un gouvernement libéral minoritaire ce lundi, Pierre Karl Péladeau estime qu'un vote pour le Bloc québécois équivaut à « se donner la balance du pouvoir ».

« La balance du pouvoir pour que les valeurs québécoises soient respectées, pour empêcher un autre quatre ans avec Stephen Harper, parce que nous devons nous souvenir du Parti libéral et que le NPD de Tom ou de Thomas ne dit pas la même chose au Québec que dans le reste du Canada », écrit-il, en reprenant une formule maintes fois utilisée par le chef bloquiste, Gilles Duceppe, en campagne.

Le chef péquiste s'attaque ensuite à la règlementation fédérale concernant les entreprises ferroviaires - une règlementation trop molle à son avis -, et encore au Partenariat transpacifique, qui suscite des « inquiétudes légitimes » selon lui.

L'argumentaire présenté par Pierre Karl Péladeau est fort différent de la position qu'il avait défendue en 2014. Devant une quarantaine de jeunes militants de la région des Laurentides, réunis dans sa circonscription, le député de Saint-Jérôme avait tenu des propos très durs à l'endroit de la formation souverainiste fédérale.

En réponse à une question de la salle, il avait déclaré ne pas croire à la pertinence du parti.

« Le Bloc ne sert strictement à rien, sauf à justifier le fédéralisme », avait-il lancé, après avoir soutenu: « Le Bloc québécois, j'ai toujours eu un problème avec ça. »

Mais dans la campagne fédérale actuelle, le ton du chef péquiste est différent. Pierre Karl Péladeau appuie ouvertement Gilles Duceppe et ses troupes depuis l'ouverture des hostilités, début août. Dans son texte publié samedi, il poursuit sur cette voie.

« Voter pour le Bloc, c'est aller chercher notre juste part d'argent afin de redonner au Québec une marge de manoeuvre pour faire les bons choix, plutôt que de couper aveuglément comme le fait le gouvernement libéral de Philippe Couillard », poursuit Pierre Karl Péladeau, en lançant une pointe à son adversaire politique à l'Assemblée nationale. 

« Nous envoyons au moins 46 milliards de nos impôts à Ottawa chaque année. Ces sommes sont dépensées par un autre gouvernement qui ne se soucie pas de nos priorités. Cet argent finance, entre autres, l'exploitation des sables bitumineux et l'industrie de l'automobile en Ontario alors que l'électrification de nos transports, notre industrie forestière ou nos chantiers maritimes ne reçoivent que des montants anecdotiques », ajoute-t-il, avant de défendre la langue et la culture du Québec, puis l'importance de l'épanouissement du Québec en tant que « nation libre » dotée « d'un grand projet rassembleur ».