Les conservateurs du gouvernement sortant sont passés en tête pour la première fois dans les intentions de vote pour les élections fédérales du 19 octobre, bien que l'électorat juge tiède leur réponse à la crise des réfugiés syriens, selon un sondage publié vendredi.

Les conservateurs de Stephen Harper recueillent 31,8 % des intentions de vote à un peu plus de cinq semaines du scrutin du 19 octobre, a indiqué l'institut Ekos.

Le Nouveau parti démocratique (NPD), bon premier dans la plupart des sondages précédents, est crédité de 29,6 % des intentions de vote, et le parti libéral de 26,9 %.

La crise des réfugiés syriens est devenue un enjeu de la campagne avec l'intense émotion qu'a soulevée au Canada la photo du petit garçon syrien gisant noyé sur une plage turque et dont la tante vit à Vancouver.

Pour une majorité de sondés, il est temps que le Canada s'engage davantage à aider les réfugiés syriens plutôt que de se concentrer sur sa participation aux frappes de la coalition internationale. Or, l'opinion inverse prévaut chez les partisans du parti conservateur, selon le sondage.

Contrairement « à une perception largement répandue... la crise des réfugiés n'a pas nui à M. Harper; elle semble même l'avoir aidé » en élargissant ses soutiens dans la frange conservatrice de l'opinion publique, a indiqué Frank Graves, président de l'institut de sondage Ekos.

« Avec ces chiffres, les conservateurs pourraient facilement remporter l'élection et former un gouvernement minoritaire », a-t-il estimé.

Au pouvoir depuis 2006, le parti conservateur a promis pendant la campagne d'accueillir 10 000 réfugiés supplémentaires d'ici quatre ans, portant le total à 20 000 pendant la même période.

Plus d'un tiers des sondés (36 %) juge le chiffre de 10 000 nettement insuffisant. Toutefois, 54 % des partisans conservateurs estiment ce nombre « approprié », tandis que 34 % le trouvent « beaucoup trop » élevé.

Le sondage réalisé du 2 au 8 septembre auprès de 2677 personnes comporte une marge d'erreur de 1,9 point. Seulement 5,9 % des sondés étaient indécis et 6,6 % ont refusé de répondre.