Le Parti libéral du Canada (PLC) menace de se retirer du débat Munk sur la politique étrangère prévu à la fin du mois si celui-ci ne se déroule pas dans les deux langues officielles et n'est pas ouvert gratuitement à tous les citoyens. Le président de Munk Debates maintient toutefois que le PLC était bien au courant que le débat ne serait pas entièrement bilingue.

«Nous avons en principe accepté votre invitation, car nous présumions que le débat se déroulerait dans les deux langues officielles, mais il s'avère que ce ne sera pas le cas», peut-on lire dans une lettre adressée mercredi au président de Munk Debates, Rudyard Griffiths, rendue publique en soirée. Justin Trudeau s'était engagé à débattre de politique étrangère le 28 septembre avec Thomas Mulcair et Stephen Harper. 

Le PLC dénonce le fait que seuls des citoyens «triés sur le volet pourront assister au débat Munk, et que des frais d'admission seront perçus» et exige que le débat soit ouvert à tous. «Il s'agit de préoccupations très graves», affirme-t-on dans la lettre.

Le dirigeant de Munk Debates Rudyard Griffiths se défend d'avoir induit en erreur le Parti libéral. «Dans toutes nos discussions publiques et privées avec les leaders des trois partis invités au débat, nous avons indiqué qu'il y aurait des "éléments bilingues". L'ébauche du format du débat que nous avons proposé aux partis la semaine dernière incluait des segments dans les deux langues officielles. À aucun moment nous n'avons déclaré que le débat serait bilingue», a affirmé M. Griffiths à La Presse par courriel. 

Munk Debates réfute également les accusations du PLC concernant le caractère élitiste du débat. «Munk Debates a 30 000 membres payants et non payants. Nous avons rendu disponibles les billets pour nos membres payants aujourd'hui. Tous les billets restants seront offerts à nos membres non payants vendredi. Le coût de l'organisation d'un débat est considérablement plus élevé que les revenus générés par la vente de billets», a soutenu M. Griffiths

Le Parti conservateur a réitéré en soirée que le chef Stephen Harper serait présent au débat. «Nous avons accepté le débat du Munk, nous avons accepté un débat bilingue, nous ne sommes pas en train de poser des conditions. Nous serons présents au débat», a indiqué par courriel  la porte-parole du parti Catherine Loubier.

Il n'a pas été possible d'obtenir les commentaires du PLC en fin de soirée.