Réformer les pensions des fonctionnaires, diminuer l'impôt sur le revenu ou permettre aux citoyens de destituer un élu: ces mesures très variées ne sont pas proposées par un parti politique fédéral, mais par la Fédération canadienne des contribuables (FCC). L'organisation espère que les grands partis adopteront une bonne partie de ses 15 «politiques prioritaires» publiées hier.

La FCC a mis son grain de sel dans la campagne électorale hier en établissant sa liste de politiques qui vont «permettre de laisser respirer un peu les contribuables canadiens», affirme Aaron Wudrick, directeur fédéral de la FCC, qui compte sur 84 000 sympathisants au pays. C'est un sondage auprès de 5000 membres qui a permis d'établir la liste des demandes.

Encore cette année, M. Wudrick a confiance que certaines des 15 propositions de la FCC pourront être réalisées, peu importe qui formera le prochain gouvernement. «Ce sont des idées qui sont très pratiques, très simples et qui ne coûtent pas beaucoup ou rien du tout. Ce n'est pas possible qu'un gouvernement les adopte toutes, mais il y a au moins quelque chose pour chaque parti», explique-t-il en entrevue avec La Presse.

Parmi les 15 politiques, la priorité de la FCC est l'adoption du projet de loi C-518 visant à retirer des revenus de pension aux députés coupables de certains crimes durant leur mandat. Une importante majorité d'élus ont voté en faveur du projet de loi privé en février dernier. Or le Sénat ne l'a pas adopté avant le déclenchement des élections. 

«C'est la plus importante pour nos sympathisants. Ce serait facile de l'adopter», estime Aaron Wudrick. 

Autres mesures

Un autre cheval de bataille de la Fédération est la transformation du programme d'assurance-emploi en comptes d'épargne personnelle d'assurance-emploi.

Depuis les élections de 2011, 6 mesures sur 20 ont été mises en place ou sont en voie de l'être par le gouvernement Harper, dont l'atteinte de l'équilibre budgétaire, l'élimination du registre des armes d'épaule et l'augmentation de la limite annuelle de cotisation au CELI. 

Malgré tout, la FCC demeure apolitique, soutient Aaron Wudrick. «Nous sommes presque libertariens et conservateurs fiscaux, mais nous avons le soutien de tous les spectres politiques. Nous travaillons avec les partis de gauche et de centre sur le gaspillage et la transparence», affirme le directeur de la FCC.