Fraîchement élue, la députée la plus recherchée du Québec n'est pas au bout de ses peines. En plus de devoir améliorer son français et apprendre l'a b c du travail de député, Ruth Ellen Brosseau devra se défendre contre des accusations d'irrégularités dans son acte de candidature.

Sa rivale libérale dans Berthier-Maskinongé, Francine Gaudet, portera plainte officiellement à Élections Canada contre la nouvelle députée néo-démocrate au début de la semaine prochaine.

Mme Brosseau a fait les manchettes avant même d'être élue parce qu'elle avait pris des vacances à Las Vegas pendant la campagne électorale et parce qu'elle parle très peu français.

Or, les allégations d'irrégularités concernant sa mise en candidature s'accumulent. Dans les derniers jours, deux personnes ont affirmé qu'elles n'avaient jamais signé l'acte de candidature de Mme Brosseau, bien que leur nom s'y trouve. Notons qu'il faut amasser les signatures de 100 personnes d'une circonscription pour pouvoir s'y porter candidat.

Puis, le directeur de scrutin de la circonscription, Jean Provencher, a admis au Devoir que le nom de la candidate ne figurait pas sur toutes les pages de l'acte de candidature.

«Sur 10 des 11 pages, le nom de la candidate n'apparaissait pas. Quand tu signes, il faut que tu saches pour qui tu signes», a protesté hier Denis Coderre, un des sept députés libéraux qui ont survécu à la vague orange au Québec.

Mme Gaudet s'adressera donc au commissaire des plaintes d'Élections Canada, lequel, s'il constate des irrégularités, a le pouvoir de demander à la Cour supérieure d'annuler cette élection, a expliqué M. Coderre.

Les libéraux cherchent maintenant à savoir si la même situation s'est produite dans d'autres circonscriptions.

«Ce n'est pas la question de l'individu qui se présente, c'est la question du jugement, de l'encadrement et de la façon dont la direction du NPD a mis en place ce processus», a conclu le bouillant député de Bourassa.