Michael Ignatieff mettra ses «baskets rouges» pour le sprint final, en Ontario. Le but: rallier les électeurs indécis au cours des trois derniers jours de la campagne, particulièrement dans les circonscriptions où les luttes sont très serrées.

Le chef libéral était à Val-d'Or vendredi matin, dans la circonscription d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, où une lutte à quatre partis se joue à l'heure actuelle. Le Bloc québécois y a gagné le siège la dernière fois, par quelque 2500 voix devant le candidat conservateur.



Mais la montée du NPD et un candidat «vedette» pour les troupes de Jack Layton en la personne de Roméo Saganash pourrait brouiller les cartes. Avec un ingénieur bien connu dans la région comme candidat, les libéraux espèrent profiter du partage du vote pour se faufiler vers la victoire.



En visite dans un centre de l'Amitié autochtone, Michael Ignatieff a encore une fois attaqué son rival Jack Layton et a refusé de s'avouer vaincu.



«Nous sommes en troisième période, a-t-il répété. La seule chose qui est bizarre dans ces élections, c'est que tous les chroniqueurs disent: c'est déjà fini. Non! Les Canadiens sont toujours sur la patinoire! Les Canucks sont toujours sur la patinoire! Bien sûr, j'aimerais un but de Subban, maintenant, mais...



«Ce n'est pas joué, ce n'est pas réglé, tout ça! Il y a pas mal d'indécis et chaque fois que je parle à mes candidats et candidates, ils me montrent leur pointage et me disent: ça va pas mal ! C'est ça qui est bizarre. Ça ne va pas mal du tout.»



«L'argent rentre, aussi, a-t-il ajouté. C'est ça qui est intéressant. Beaucoup de petits chèques. Cinquante dollars à la fois, 25 dollars à la fois. Ça me dit quelque chose.»



Sprint en Ontario



Au terme d'une visite de deux jours au Québec, M. Ignatieff a pris vendredi après-midi le chemin de l'Ontario, où il passera vraisemblablement le reste de la campagne.



On s'attend à ce que d'ici le 2 mai, il multiplie les visites-éclairs de petits locaux de campagne pour fouetter ses militants, plutôt que de faire de grands rassemblements et de longs discours.



«L'Ontario, c'est crucial: il y a pas mal de sièges en Ontario, a-t-il convenu. Nous sommes très confiants que dans les jours qui viennent, on va travailler comme des fous! Je vais mettre mes baskets rouges et on va courir, on va courir, vous allez voir! Je vais vous fatiguer! Vous allez voir! On va rouler! » a-t-il dit aux journalistes.



Le chef libéral visitera les circonscriptions de London-Ouest, Kitchener-Waterloo et Guelph d'ici la fin de la journée. Cette dernière était détenue par les libéraux jusqu'au déclenchement de la campagne. Elle est considérée par certains comme leur siège le plus vulnérable dans la province.



Quant aux deux autres, elles sont représentées par des conservateurs à la Chambre des communes, qui les gagnées de peu lors des dernières élections. Seulement 17 votes séparaient les candidats libéral et conservateur aux dernières élections dans Kitchener-Waterloo.



Michael Ignatieff s'est défendu de tenter de sauver les meubles en se concentrant ainsi sur une province où ses appuis diminuent sans cesse. «Nous allons sur des territoires que nous avons besoin de regagner. Nous allons dans des circonscriptions que nous ne détenons pas», a-t-il fait valoir.