À quatre jours du scrutin, et en perdition dans les sondages au Québec, Stephen Harper tente désespérément de sauver ses acquis des deux dernières élections générales dans la Belle Province.

Pour son dernier grand rassemblement au Québec, le chef conservateur a fouetté ses troupes, appelant les militants à travailler d'arrache-pied pour faire sortir le vote le 2 mai.

C'est que sur les 11 sièges que le Parti conservateur détenait au Québec au moment de la dissolution du Parlement, près de la moitié serait en danger, selon les plus récents sondages.

«Cette élection est très serrée. Tous les votes vont compter. Nous avons une excellente machine sur le terrain, mais il ne faut pas lâcher. Il faut travailler jusqu'à la fin», a lancé M. Harper à la foule de plus de 500 partisans, dont une trentaine de candidats de partout dans la province.

Le choix des électeurs, a-t-il mis en garde, est entre «l'instabilité politique, des élections à répétition et d'autres chicanes constitutionnelles», ou encore une stabilité politique et une sécurité économique.

«Chaque vote va compter. Il faut aller voter en grand nombre, car il nous faut de la stabilité politique pour compléter la reprise économique», a-t-il souligné.

Vantant le bilan de son gouvernement, répétant sa liste de promesses, le chef conservateur a tourné en ridicule les engagements de ses adversaires. «Tous les partis de l'opposition sont venus ici, à Québec, et ils ont dit oui à tout, sans exception, dans l'espoir d'acheter vos votes, a lancé M. Harper. Mais nous, les conservateurs, contrairement au NPD, au Bloc et aux libéraux, on ne vous prend pas pour des valises.»

«On fait des promesses qu'on a les moyens de tenir», a-t-il ajouté, qualifiant les engagements des autres chefs de «dépenses extravagantes».

Signe que les temps ont changé et que c'est maintenant Jack Layton qui inquiète les conservateurs, Stephen Harper a concentré ses attaques d'abord sur le NPD, se moquant notamment du fait que certains candidats néo-démocrates, dont Ruth-Ellen Brosseau, dans Berthier-Maskinongé, sont en vacances à l'extérieur du pays pendant la campagne.

Le chef conservateur a aussi réservé quelques attaques senties à Gilles Duceppe et au Bloc québécois, qui ne cherchent selon lui qu'à créer les conditions pour un troisième référendum sur la souveraineté du Québec.

Impôts et taxes

En matinée, M. Harper avait mis en garde les Québécois qui flirtent avec l'idée de voter pour un parti, le NPD, qui selon lui alourdira leur fardeau fiscal et aura un effet dévastateur sur l'économie.

«Les Québécois sont une des populations les plus imposées d'Amérique du Nord, et ils comprennent que c'est un problème, a souligné le chef conservateur. Je pense que pour les Québécois, le choix est même bien plus clair que pour les autres Canadiens.»

«L'alternative proposée par l'opposition, et symbolisée le plus dramatiquement par le NPD, c'est une croissance énorme des dépenses du gouvernement, ce qui nécessitera une augmentation du fardeau fiscal, et donc une augmentation des prix, qui aura un effet dévastateur pour les poches des consommateurs», a-t-il conclu.