Malmené par les sondages, Gilles Duceppe a promis, lors du dernier grand rassemblement montréalais de sa campagne, de redonner un coup de fouet à sa campagne. Sous les applaudissements de près de 1500 personnes, le chef du Bloc a livré un discours aux accents très souverainistes.

«Nous allons accélérer la cadence. On va y aller à fond pour atteindre notre objectif: le maximum de députés souverainistes pour défendre les intérêts du Québec», a-t-il lancé. Gilles Duceppe a accusé Stephen Harper d'avoir «longtemps travaillé à démolir la loi 101», soutenant que les trois partis fédéralistes font la «négation de la culture québécoise».

Le chef bloquiste a également profité du rassemblement pour reprendre un cheval de bataille qui lui a été favorable en 2008, la défense de la culture. Pour les trois partis fédéralistes, dit-il, il n'existe qu'une seule culture nationale: la culture canadienne. «Toutes les autres cultures se fondent dans le multiculturalisme canadien».

Plus question, donc, de barrer la route à une majorité conservatrice, ou de prêcher contre la division du vote progressiste. «Pour le Québec, les élections fédérales ne sont pas un choix entre la gauche et la droite. Le choix des Québécois se fait entre des partis pour qui c'est le Canada d'abord et un parti pour qui c'est le Québec avant tout», illustre-t-il.

Rapatriement de la constitution, place du français lors des JO de Vancouver ont également été ramené dans le débat, à l'instar de certains dossiers sociaux. Gilles Duceppe a voulu rassurer les souverainistes doutant de la raison d'être du Bloc: le travail accompli depuis 20 ans est sur le point «de porter ses fruits», promet Duceppe.

Le Bloc et le Parti Québécois forment une équipe. Tous les partis canadiens vont travailler contre l'élection du Parti Québécois. Tous les partis canadiens vont toujours être dans le camp du NON. Le Québec, lui, sera toujours dans le camp du OUI. Et ça, il ne faut jamais l'oublier», a-t-il conclu.

«On veut un pays»

Accueilli sous les cris «on veut un pays», Gilles Duceppe a succédé aux prestations très enflammées de la slammeuse Catherine Dorion et du rappeur Sébastien Ricard, de Loco Locass. Sébastien Ricard, invité lors du précédent rassemblement du Bloc à Québec, est revenu à sa formule sur le «français de vendeur de chars usagés» de Jack Layton.

Les chefs fédéralistes parlent «pour nous vendre quelque chose qui n'a pas de valeur», a-t-il dit, ajoutant que le Québec est la victime d'affronts «pachydermiques», mais «occultés». Il y a un éléphant dans la salle, a-t-il poursuivi. «Donc, pour résumer mon propos, Jack Layton est un éléphant».