Le NPD propose d'engager 300 médecins de famille dès son arrivée au pouvoir. Mais cette promesse dont il se vante dans ses publicités repose sur une condition difficile à prévoir: le retour volontaire au pays de médecins expatriés.

«Nous avons adopté l'approche de l'Association médicale canadienne (AMC), qui dit qu'on peut faire revenir 300 médecins formés au Canada qui travaillent maintenant aux États-Unis. On a des milliers de médecins formés au Canada qui sont aux États-Unis», a expliqué Jack Layton ce matin en point de presse.

Le NPD s'appuie sur un sondage de l'AMC réalisée en 2007. Plus de 1200 médecins canadiens installés aux États-Unis y ont répondu. Seulement 13% d'entre eux se disaient intéressés à retourner au pays.

Pourquoi avaient-ils quitté le pays? Pour la rémunération, ont répondu la majorité d'entre eux. La qualité des infrastructures suivait de très près dans leurs motivations.

Et qu'est-ce qui les convaincrait de revenir? Encore une fois, la rémunération était la réponse la plus populaire, suivie par la famille, l'organisation du travail et enfin le déménagement remboursé ou des allégements fiscaux.

Le plan de rapatriement du NPD ne mise que sur cette dernière attente. On propose d'investir 20 millions l'année prochaine. L'argent servirait essentiellement à une campagne publicitaire et à rembourser les frais de déménagement des médecins.

Est-ce réaliste de prévoir un retour rapide de 300 médecins? «D'après l'Association canadienne des médecins, c'est une prévision que nous pouvons accomplir, a répondu M. Layton. J'ai confiance qu'en travaillant avec l'Association, on peut avoir du succès», a répondu le chef néo-démocrate.

Il était à Montréal ce matin pour des interviews à V Télé, CTV et au 98,5FM. Il quitte pour Toronto en début d'après-midi avant de poursuivre sa tournée dans l'ouest et le nord du pays.

Le NPD rappelle que cinq millions de Canadiens n'ont pas encore de médecin de famille. «Ce n'est pas normal. Il faut régler cela», a lancé M. Layton.

Il voudrait aussi faciliter l'immigration de médecins étrangers et reconnaître leurs compétences. Comment? «On peut rapidement travailler avec les instituts professionnels pour s'assurer qu'ils puissent travailler ici au Canada», a-t-il simplement répondu. Une enveloppe de 20 millions y serait consacrée pour l'année prochaine.

M. Layton répète qu'il veut améliorer l'accès aux soins de santé dès ses 100 premiers jours au pouvoir. En fait, il mettrait simplement en branle son plan de rapatriement des médecins.

Ses autres mesures prendront quelques années avant de porter leurs fruits. Le NPD suggère de rembourser les dettes d'études de médecins qui s'engagent à pratiquer en médecine familiale pendant 10 ans.

Des mesures de discrimination positive sont aussi prévues pour favoriser les étudiants autochtones, défavorisés ou issus des régions.

D'ici 10 ans, le NPD voudrait former 1200 nouveaux médecins. Il créerait aussi 6000 nouvelles places en soins infirmiers d'ici les six prochaines années. Cette mesure coûterait 105 millions par année (80 millions en infrastructures et 25 millions en éducation).