Malgré la montée fulgurante du NPD de Jack Layton dans les sondages, Stephen Harper entend maintenir son plan de match: faire campagne pour convaincre les Canadiens que s'il n'obtient pas une majorité, le gouvernement sera renversé et que le pays sera dirigé par une coalition instable, dit-il.

«Le changement des forces de l'opposition ne change pas le fait que ce pays a besoin de continuer la relance économique et d'avoir un gouvernement majoritaire qui peut mettre fin à l'instabilité politique des Parlements minoritaires», a dit le chef du Parti conservateur.

Pour la première fois, M. Harper a modifié son discours pour laisser entendre que cette «coalition» pourrait être dirigée par Jack Layton, plutôt que par le chef libéral Michael Ignatieff.

Bien que le chef conservateur se soit défendu d'être inquiété par la montée du NPD, -indiquant que la nouvelle publicité attaquant directement Jack Layton est en fait un message qui date du mois de janvier-, il n'a pas nié le fait qu'il doive maintenant protéger certains acquis qui pourraient passer aux mains du NPD.

La tournée de Stephen Harper se dirige samedi après-midi vers une circonscription dans le nord de l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique, un siège traditionnellement conservateur, remporté par le NPD en 2006, puis redevenu conservateur en 2008 par un vote serré.

«Pour les gens qui vivent en régions, au Québec ou en Colombie-Britannique, le seul choix pour défendre les intérêts des régions, continuer une relance économique forte et poursuivre le chemin de la création d'emplois est la fin de l'instabilité politique avec un gouvernement conservateur majoritaire», a martelé M. Harper en guise d'explication pour ce déplacement inusité en fin de campagne.

Si la montée du NPD se fait bien sentir au Québec, où le parti de Jack Layton est maintenant premier dans les intentions de vote, elle est aussi très présente en Colombie-Britannique, où les néo-démocrates détenaient le quart de leurs sièges au moment du déclenchement des élections.