Alors que la lutte entre le Bloc et le NPD semble inévitable au Québec, Gilles Duceppe a mis en garde les Québécois contre le «mirage» qu'est le NPD lors d'un point presse dans un comté où se livre l'un des seules luttes à 4 au Québec.

Gilles Duceppe a usé cette semaine différentes stratégies en réaction à la montée, unanimement décrite dans les sondages, du NPD au Québec. L'appel au vote utile, l'attaque, et maintenant, l'appel à la mobilisation. Pour le chef bloquiste, les Québécois sont victimes d'un «mirage» semblable à celui qui a vu l'émergence des conservateurs, en 2006.

«Le NPD vit actuellement une situation semblable. Pourtant, les positions défendues par les néo-démocrates vont souvent à l'encontre des intérêts des Québécois, croit-il. J'invite les Québécois à y réfléchir et à aller au-delà de l'image, à ne pas miser sur un mirage, mais plutôt sur un parti, le Bloc, qui est le miroir de la société québécoise.»

Gilles Duceppe se défend toutefois de comparer le NPD et les conservateurs sur le fond. «Il y a une montée, je le dis et je ne le cache pas. Une fois qu'on a dit ça, on doit se demander qu'est-ce qui est défendu, concrètement. Regardons quelles sont les positions sur la place du Québec au Canada.»

Appel de phare aux souverainistes

Visé par cet appel de phare émis pour ce premier week-end de vote par anticipation, l'électorat souverainiste. Pressentant une élection prochaine à Québec, Gilles Duceppe veut profiter de la popularité de la chef du PQ Pauline Marois parmi ses troupes. «Nous formons un duo, elle et moi. Le Bloc et le PQ forment une équipe. Nous avançons et ce n'est pas le temps de nous détourner de notre but.»

Malgré tout, Gilles Duceppe ne craint pas de s'aliéner une frange progressiste, mais pas souverainiste, de l'électorat. «Au fil des ans, il y a des fédéralistes qui ont voté pour nous, autant que des souverainistes. Ils savent que cela ne se décide pas en une élection. Ceci étant dit quelqu'un qui veut que le Québec soit un pays le seul qui prône ça ce sont les bloquistes. Donc, on se dit logiquement on devrait aller vers le Bloc», explique-t-il.

Gilles Duceppe ne croit pas que la mention d'un appui à une coalition dans son programme soit une contradiction à ses appels répétés à la méfiance du NPD. «Le Bloc doit représenter les intérêts du Québec. Mais nous avons fait face à différentes réalités. Nous devons le faire sans compromission, mais en tenant compte de ce qui nous est offert par les uns ou par les autres, à l'occasion d'un discours du trône ou d'un discours. Ça s'appelle défendre les intérêts du Québec en toutes circonstances, jamais en faisant partie d'une coalition, mais en ne votant pas à l'étiquette.»