Cherchant à relancer la conversation sur la santé, interrompue par une réapparition du thème de la coalition mardi, Michael Ignatieff a écrit une lettre ouverte à Stephen Harper, mercredi.

Le chef libéral pose trois questions à son adversaire dans cette missive où il l'accuse à nouveau de poser un danger pour le système de santé public et universel canadien, si un gouvernement conservateur est réélu.

Stephen Harper se défend depuis le début de la campagne de vouloir changer quoi que ce soit au système. Mais citant certaines de ses déclarations passées et «un trou de 11 milliards de dollars» dans sa plateforme électorale, les libéraux jugent que M. Harper ne pourra faire autrement que de sabrer dans les transferts prévus aux provinces dans ce dossier. Les accords de 2004, qui ont accordé des milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour financer leurs systèmes de santé respectifs, arrivent à échéance en 2014.

«En quoi au juste consistent les «options reposant sur la prestation de soins de santé par le secteur privé» que vous envisagez comme n'étant pas permises en vertu de la Loi canadienne sur la santé et qui, par conséquent, exigerait une «refonte» de la loi?» lui demande Michael Ignatieff.

«Si le gouvernement fédéral remplaçait le Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux par le transfert de points d'impôt dont la valeur varierait selon la province, comme vous l'avez préconisé, comment pourrait-on garantir aux Canadiens un niveau semblable de services de soins de santé peu importe où ils habitent?» a-t-il aussi demandé.

La troisième question du chef libéral va comme suit: «Est-ce que vous vous joindrez à moi et à l'Association médicale canadienne en rejetant sans réserve le récent rapport du Fraser Institute qui demande au gouvernement fédéral d'arrêter d'appliquer la Loi canadienne sur la santé?»

«Je suis conscient que vous n'aimez pas répondre aux questions. Mais les Canadiens ont droit à des réponses sur cette question fondamentale», a conclu M. Ignatieff.