Jack Layton refuse d'accorder un délai au chantier maritime Davie pour lui permettre de soumissionner sur le contrat de 35 milliards en 30 ans pour la construction et la réfection de navires de la marine et de la garde côtière.

«On ne peut pas changer les règlements à mi-parcours», a-t-il justifié ce matin en point de presse à l'Hôtel de Ville de Québec, après une rencontre avec le maire Labeaume.

La date limite pour soumissionner à ce que certains nomment le contrat du siècle est le 9 juillet. À la demande des conservateurs, seules les entreprises canadiennes sont éligibles. La Davie est l'une des cinq entreprises préqualifiées. Mais un des critères de l'appel d'offres lui cause des ennuis. Les soumissionnaires doivent être solvables en date du 18 mai, soit 50 jours avant la fin de l'appel d'offres.

La Davie ne l'est pas encore. Cette entreprise du 19e siècle est encore une fois sous la protection des tribunaux. Elle se cherche à nouveau un acheteur. Le mois dernier, la cour a autorisé des négociations exclusives avec une société italienne Fincantieri.

Les libéraux et le Bloc veulent lui accorder un délai. Les conservateurs ont refusé de repousser la date limite de solvabilité.

Le député conservateur de Lévis-Bellechasse a malgré tout été appuyé à titre personnel cette fin de semaine par le ministre du Développement économique du Québec, le libéral Clément Gignac.

Michael Ignatieff et Gilles Duceppe promettent quant à eux d'interférer pour donner un sursis à la Davie.

Des candidats néo-démocrates des maritimes s'opposent à une telle ingérence dans l'appel d'offres. Ce serait injuste, selon eux, pour une autre entreprise préqualifiée, Halifax Shipyard.

Jack Layton partage leur avis. Mais il voudrait que les cinq entreprises obtiennent un morceau du contrat. Il n'a pas précisé comment il voudrait modifier l'octroi des contrats.