Il ne faut pas dramatiser la possibilité que le Parti québécois prenne le pouvoir au Québec et s'engage sur le chemin d'un autre référendum sur la souveraineté, croit Michael Ignatieff.

Selon le chef libéral, les habitants de la province francophone ont d'autres priorités, comme l'économie, la santé ou l'environnement.

En point de presse à Vancouver et accompagné de l'ancien premier ministre Paul Martin, M. Ignatieff a d'ailleurs tendu la main aux provinces, annonçant que son parti s'engageait à convoquer une réunion des premiers ministres provinciaux et fédéral dans les 60 premiers jours d'un mandat libéral, pour discuter de la réforme du système de santé.

Les accords de 2004, qui prévoient plusieurs milliards de dollars en transferts fédéraux aux provinces dans ce domaine, devront être renégociés d'ici 2014. Or, selon les libéraux, les conservateurs de Stephen Harper n'ont mené aucune consultation avec les provinces au cours des cinq dernières années pour améliorer ces ententes.

Ils souhaitent entre autres inclure une portion touchant les soins à domicile et la couverture des médicaments sur ordonnance à une éventuelle stratégie nationale.

«Le gouvernement fédéral devait s'asseoir avec le Québec et les autres provinces pour améliorer notre système de santé, pour avoir des discussions chaque année pendant 10 ans. Le fait que M. Harper ait refusé de rencontrer les premiers ministres pour en discuter, ça a nui énormément à la nécessité et la possibilité de faire évoluer et améliorer notre système», a dénoncé Paul Martin.

«Dédramatiser»

Réagissant au vote de confiance de 93% obtenu par Pauline Marois au congrès de son parti samedi, et aux propos du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, voulant que «tout redevient possible», Michael Ignatieff a tenu à mettre les choses en perspectives.

«Il faut dédramatiser tout cela. Je suis tout à fait serein devant les choix éventuels, possibles, des électeurs québécois. On a travaillé avec des gouvernements dans le passé qui avaient des convictions souverainistes. On a maintenu l'unité nationale du pays, en toute sérénité, dans un débat démocratique franc et clair», a affirmé le chef du Parti libéral du Canada.

«Mais ce que je vais dire aux Québécois, c'est: est-ce que vous voulez vraiment vous plonger encore une fois dans ce débat constitutionnel? Est-ce que vous pensez que ça va résoudre vos problèmes pratiques?» a-t-il ajouté.

«Nous avons des problèmes à résoudre ensemble», a-t-il insisté.