Alors que le pays est plongé dans un déficit et que le Parti conservateur s'est engagé à réduire les dépenses de programmes de 4 milliards de dollars par année à partir de 2013, Stephen Harper défend de lucratives hausses de salaire offertes aux employés politiques.

Le gouvernement conservateur a récemment modifié les règles pour faire en sorte que les salaires des employés politiques suivent les échelons de la fonction publique, ce qui à pour effet de hausser le seuil maximal des bonis et des salaires.

Selon un document obtenu par la Presse Canadienne la semaine dernière, un chef de cabinet d'un ministre senior pourrait voir son salaire (s'il est au dernier échelon) passer de 131 000$ à 168 000$. Les hausses salariales de la fonction publique s'appliqueront aussi automatiquement. Les nouvelles enlèvent aussi le plancher salarial, ont indiqué les conservateurs.

«Ce dont il est question, c'est des hausses salariales pour tous les employés du gouvernement, pas seulement les employés politiques, a justifié Stephen Harper, de passage à Vancouver. Il est possible que certaines personnes aient des hausses, mais les budgets de nos bureaux sont réduits de 11 %. C'est ce que nous avons fait au Conseil du Trésor, sous le leadership de Stockwell Day.»

«Faux», ont rapidement rétorqué les libéraux. Certains cabinets de ministres ont vu leurs dépenses exploser dans les deux dernières années.

C'est le cas notamment du cabinet du premier ministre lui-même, où les dépenses auraient augmenté de 31% en deux ans, selon les chiffres compilés par le Parti libéral.

Au total, les dépenses des ministres conservateurs auraient augmenté de 16,5 % depuis 2009, selon les troupes de Michael Ignatieff.

Selon des documents obtenus par la Presse Canadienne, c'est entre autres par un changement dans la comptabilité que plusieurs «économies» seront faites dans les prochaines années. Les coûts notamment des voyages internationaux sont maintenant transférés des budgets des bureaux de ministres aux budgets des ministères, réduisant ainsi, sur papier, les dépenses.

-Avec la Presse Canadienne