Gilles Duceppe le dit depuis le début de la campagne et l'a répété ce matin encore à Gatineau: pour les élections, rien n'est joué et pour le Bloc, chaque voix compte.

«On ne doit rien tenir pour acquis, on doit barrer la route à une majorité conservatrice», a martelé le chef du Bloc québécois devant des militants ce matin de Gatineau.

Courses serrées

«Il y a un travail de fond qui se maintient en Outaouais», a rappelé Gilles Duceppe, présent ce matin aux côtés du candidat du Bloc dans Gatineau Richard Nadeau. Lors des dernières élections, Richard Nadeau avait été élu avec une très courte majorité, 28%. Une première dans l'histoire politique fédérale.

Gilles Duceppe a profité de son passage à Gatineau pour renouveler son soutien au candidat bloquiste de Hull-Aylmer, Dino Lemay. Le début de la campagne de M. Lemay avait connu quelques ratées notamment en raison de l'utilisation par ce dernier du matériel de la FTQ . «Ce n'était pas de l'équipement, mais un courriel », a rectifié M. Duceppe.

Un nouveau scandale des commandites

Au lendemain du débat des chefs en français, Gilles Duceppe a insisté sur l'«outrage à la démocratie» que constitue, selon lui, les dépenses entreprises par le gouvernement lors du G8. «Tout cela ressemble de plus en plus au scandale des commandites», croit le chef bloquiste.

«Le scandale des commandites c'est 40 millions. Le sommet du G8, c'est 50 millions en trois jours. C'est du même ordre», souligne-t-il. Selon M. Duceppe une copie du rapport dans sa version définitive a été remise au Conseil privé, mais aucune version n'a été rendue publique. «On va accuser (Stephen Harper) d'outrage à la démocratie s'il ne le rend pas public», a assuré M. Duceppe.

Layton, nouvelle cible

Considéré comme le deuxième vainqueur du débat en français, le chef du NPD Jack Layton a été la cible de plusieurs attaques de M. Duceppe. «Jack, c'est un bon gars. Mais il sait aussi bien que moi qu'il ne va pas gagner son élection», a-t-il glissé. Ses tirs plus nourris à l'endroit du NPD reflètent-ils une certaine nervosité au Bloc? «C'est surtout le reflet que M. Layton disait qu'il ne serait jamais premier ministre. Maintenant, il le dit mais il ne le croit pas».