Voici ce que les chefs avaient à dire sur leur performance après le débat.

Ignatieff heureux d'avoir parlé

Après le débat, Michael Ignatieff se montrait souriant. Ce n'est pas sa performance, mais plutôt le simple fait d'avoir participé qui semblait l'avoir satisfait. Le chef libéral a répété que débattre devant les Québécois était un «honneur» et même un moment «inoubliable» dans sa vie. Il a rappelé les liens qui unissent sa famille au Québec. «C'était un moment d'émotion personnelle», a-t-il raconté.

A-t-il minimisé l'importance de la question constitutionnelle pour les Québécois? Non, répond-il. Sans nier que la question préoccupe certains Québécois, il raconte qu'il ne s'agissait pas d'un «dossier principal pour les gens avec qui (il) parlait» dans ses tables rondes organisées au Québec.

«Il faut prouver que le Canada marche. À mon avis le Canada marche assez bien. Mais il faut le prouver à tous les jours», a-t-il soutenu.

Duceppe veut barrer la route aux conservateurs

À l'issue du bilan, Gilles Duceppe a enfoncé le clou. Le seul parti capable de faire barrage aux conservateurs n'est pas le parti libéral ni le NPD, mais bien le Bloc. «Nous sommes le seul parti capable d'empêcher une majorité conservatrice», a-t-il affirmé.

La souveraineté, qui, pour la première fois selon Duceppe, a pris sa place dans le débat des chefs, a permis au leader du Bloc de rappeler ses aspirations souverainistes. «Je suis souverainiste et je crois que ça prend la souveraineté pour le Québec», a-t-il répondu aux journalistes.

Le rapatriement de la constitution, qui a fait l'objet de vifs échanges entre Gilles Duceppe et Michael Ignatieff, reste un sujet d'actualité pour les Québécois. «C'est une question qui existe et c'est un problème irrésolu. Il y a deux options, représentées par moi-même et les trois partis à la chambre des communes. Et le seul parti qui appuie le consensus québécois, c'est le Bloc.»

Layton et sa main tendue

Au terme du débat, le chef du NPD, Jack Layton, a parlé de la main qu'il a tendue aux électeurs au cours de la soirée pour les inviter à remplacer ce qu'il décrit comme les «vieux partis».

«Nous croyons vraiment qu'il nous faut un changement de cap dans ce pays», a-t-il insisté. Celui qui s'est présenté comme un premier ministre en devenir compte profiter du reste de la campagne pour continuer à marteler ce message.

Il a dit espérer avoir répondu aux six questions posées par des électeurs à chaque segment du débat. Il a confié avoir été particulièrement interpellé par la question de Muguette Paillé, qui portait sur les problèmes liés à l'emploi et au chômage.

«Elle a touché un sujet qui est très important. M. Harper essaie de dire que l'économie fonctionne bien. Sa question a prouvé que ses propositions sont fausses», a tranché M. Layton.

Il s'est par ailleurs défendu de n'avoir dirigé ses attaques que vers Michael Ignatieff. «Je pense que j'ai attaqué tout le monde», a-t-il dit.

«J'ai fait une offre à ceux qui ont voté pour le Bloc dans le passé, pour les inviter à dépasser la vieille politique et arrêter de faire du surplace», a-t-il illustré.

Harper et la zizanie entre ses adversaires

Même après le débat, Stephen Harper continuait de marteler son message. Il prétend que seulement deux choses uniraient le NPD, le Bloc et les libéraux: leur opposition aux conservateurs et leur volonté d'augmenter les taxes.

M. Harper a vanté son bilan en matière d'économie et de relations fédérales-provinciales. «Nous voulons travailler avec le gouvernement du Québec et respecter leurs compétences, comme on l'a fait en santé et éducation», a-t-il assuré. Il donne aussi en exemple l'entente récente sur le gisement Old Harry et le siège à l'UNESCO.

Il a dévié les questions sur les dépenses de 50 millions injustifiées lors des sommets du G8 et du G20, selon ce que révèlerait le rapport non déposé de la vérificatrice générale. M. Harper soutient que la version coulée dans certains médias ne serait pas la version définitive, tout en soutenant ne pas avoir vu cette version finale. «Notre préférence est de voir le vrai rapport», a-t-il justifié.