Stephen Harper a agité le spectre des années Trudeau, dans une ferme laitière de la Montérégie où il a listé les promesses de son parti pour le secteur agricole.

M. Harper a entre autres réitéré son appui à la gestion de l'offre et s'est défendu qu'il y ait là une contradiction entre le maintien de ces mesures protectionnistes et le libéralisme économique prôné par son parti.  

«Nous avons signé nos accords de libre-échange avec huit pays en protégeant la gestion de l'offre en même temps. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous ferons à l'avenir», a-t-il dit.

Il a en outre promis d'augmenter de 10 millions de dollars annuellement le financement du Secrétariat à l'accès aux marchés et le Service des délégués commerciaux du Canada, dans l'espoir de «faciliter l'exportation vers de nouveaux marchés».

Il n'a toutefois pas répondu aux demandes formulées par le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, samedi, qui a réclamé 100 millions $ pour les agriculteurs québécois. M. Duceppe souhaite entre autres pallier les problèmes liés à la relève dans les fermes de la province.

Contre la philosophie de Trudeau

Devant un peu plus d'une centaine de partisans, il a par ailleurs mis la population en garde vers un retour aux années 1970 -un argument supplémentaire qu'il brandit depuis quelques jours en faveur d'un gouvernement conservateur majoritaire.

«En 1972, un gouvernement libéral a été élu avec l'appui du NPD, a-t-il dit. Ce gouvernement a dépensé à un niveau record. Ça a créé des hausses de taxes et d'impôts pour des générations à venir. Des taux de chômage de plus de 10%, des taux d'intérêt, des taux d'hypothèque de plus de 10%.»

«Je ne veux pas parler de M. Trudeau, a toutefois ajouté M. Harper. Il est mort. Il ne peut pas se défendre. Mais la philosophie libérale, la philosophie centralisatrice, la philosophie des taxes et des dépenses très élevées, ce n'est pas la philosophie du Parti conservateur.»

Mais l'aversion de M. Harper envers les politiques de l'ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau n'est pas partagée par tout le monde. Dans un discours devant ses partisans à Scarborough, samedi, le chef libéral Michael Ignatieff s'est présenté, pour la première fois depuis le début de la campagne, comme «l'héritier» de Pierre Trudeau et Lester B. Pearson, faisant l'apologie de leurs années au gouvernement.

- Avec Malorie Beauchemin