La ville de Toronto a longtemps été considérée une forteresse libérale, à l'exception de quelques petites concentrations néo-démocrates au centre-ville. En novembre dernier, la victoire inattendue du conservateur Julian Fantino dans une banlieue nord de la métropole a provoqué une onde de choc. La région du Grand Toronto pourrait-elle s'ouvrir davantage aux troupes de Stephen Harper? Les conservateurs semblent le croire et y ont fait campagne avec assiduité depuis le début des hostilités, il y a deux semaines.

En 2008, les libéraux ont beaucoup souffert de n'avoir pas réussi à faire sortir le vote: eux-mêmes calculent que 800 000 de leurs partisans ont décidé de rester à la maison le soir du 14 octobre.

Dans Oak-Ridges-Markham, par exemple, où Michael Ignatieff s'est rendu vendredi soir, les conservateurs ont ravi la circonscription en 2008 par seulement 545 votes, soit moins de 1%.

Mais pour le chef libéral, la situation ne sera pas la même cette fois-ci. «La base libérale est de retour. C'est ce qu'on voit depuis deux semaines, a souligné M. Ignatieff, poursuivant sa tournée de la région, samedi. Il y a un sentiment passionné voulant qu'on doive se débarrasser de Stephen Harper. Un sentiment partagé par des gens d'autres partis aussi.»

Dans Vaughan, au nord de Toronto, où M. Ignatieff s'est rendu samedi midi, le libéral Maurizio Bevilacqua avait gagné en 2006 avec plus de 20 000 voix d'avance. Il a facilement gardé sa place en 2008, avec 8000 votes de plus que son plus proche adversaire, avant de démissionner en septembre 2010.

Les conservateurs y ont fait une percée à l'élection partielle du 29 novembre dernier, mais Julian Fantino n'a ravi la circonscription que par moins de 1000 votes.

«Nous sommes confiants que dans une élection générale, nous allons reprendre Vaughan, a souligné le chef libéral. Nous avons perdu par une très petite marge la dernière fois et nous avons un super candidat cette fois, Mario Ferri, qui a plus de 25 ans de service public derrière lui.»

Si les libéraux ont perdu certains sièges de la couronne entourant Toronto, ils en ont gagné plusieurs avec des petites marges, notamment dans Brampton et Mississauga.

De l'avis de plusieurs analystes, c'est là que se joueront les prochaines élections. Les luttes seront donc à suivre...