Le Bloc a profité de son passage sur la Côte-Nord pour demander à nouveau une réforme du régime d'assurance-emploi. Le chef a rencontré ce matin à Baie-Comeau le comité des Sans-chemise, un groupe de pression qui défend les chômeurs.

Selon Gilles Duceppe, les conservateurs seraient carrément «au service des sans-coeur comme les pétrolières» au lieu de s'occuper des défavorisés.

Le Bloc souhaite notamment que le seuil d'admissibilité au régime soit de 360 heures.

M. Duceppe voudrait aussi éliminer le délai de carence, qui fait en sorte qu'un chômeur attend son premier chèque pendant deux semaines. Il propose aussi d'augmenter les prestations du salaire gagné de 55% à 60%, et de baser ce calcul sur les 12 semaines de travail les mieux payées.

Le Bloc a gagné les dernières élections dans Manicouagan avec près de la moitié des votes. Le député sortant, Gérard Asselin, n'aura pas d'opposant libéral cette année. André Forbes a été renvoyé par Michael Ignatieff à cause de ses propos racistes sur les autochtones. En 2008, les libéraux (15%) et les conservateurs (27%) avaient totalisé ensemble moins de votes que M. Asselin. Reste à voir si les fédéralistes se rallieront suffisamment derrière le nouveau candidat conservateur, M. Fergueson, pour inquiéter M. Asselin.

Petite pause avant TLMEP

Gilles Duceppe fera un aller-retour à Montréal aujourd'hui pour enregistrer la prochaine émission de Tout le monde en parle.

Il entamera demain sa campagne au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le Bloc détient trois des cinq sièges dans la région du Saguenay/Côte-Nord. Les conservateurs Denis Lebel et Jean-Pierre-Blackburn ont les deux autres.

La lutte s'annonce particulièrement serrée dans Chicoutimi-Le Fjord et dans Roberval-Lac-Saint-Jean. À Chicoutimi, le bloquiste Robert Bouchard affrontera le candidat conservateur Carol Néron, ancien éditorialiste du Quotidien, bien connu dans la région. En 2008, M. Bouchard avait battu le conservateur Jean-Guy Maltais par 3000 votes.

À Roberval-Lac-Saint-Jean, en 2008, le ministre conservateur Denis Lebel avait devancé son adversaire bloquiste par seulement 1500 votes.

«Parler, c'est pour dire quoi, là?»

M. Duceppe s'est défendu des critiques de son ex-députée dans Jonquière, Jocelyne Girard-Bujold.

À la fin mars, elle affirmait à la radio Planète 99,5 de Roberval: «C'est quoi l'agenda du Bloc québécois? Tu peux parler, parler, parler. Mais des fois on dit toujours parler, parler, parler, c'est pour dire quoi là? (...) Il faut aider nos petites PME. Je pense qu'il faut (...) être au pouvoir pour le faire.»

M. Duceppe a répondu en s'attaquant à son ex-députée. «À la dernière élection, elle était passée chez les libéraux, elle voulait être sénatrice, a-t-il rappelé sèchement. Elle s'est présentée comme étant la voix du peuple et elle a obtenu 4% des votes. Avez-vous d'autres questions?»