Il est vital pour les communautés du sud du Québec de maintenir ouverts les petits postes-frontières avec les États-Unis, a plaidé Michael Ignatieff, mercredi.

Le chef libéral, de passage à Orford, dans les Cantons-de-l'Est, s'est inscrit en faux avec la décision du gouvernement conservateur de Stephen Harper de réduire les heures d'opération de plusieurs petits postes frontaliers, et même en fermer certains.

Or, au Québec, certaines communautés vivent en proximité étroite avec leurs voisins du Vermont.

C'est le cas d'Yvon Dandurand, un Américain parfaitement bilingue de Franklin, une petite communauté de 1300 habitants au Vermont.

La frontière est à 1,5 km de chez lui. Son dentiste est à Bedford, au Québec, et il trouve même que c'est plus pratique d'aller se faire couper les cheveux du côté canadien.

«Mon arrière-grand-père, mon grand-père, mon père et moi, on a tous mariés des Québécoises de l'autre côté de la frontière», a raconté M. Dandurand, venu interroger Michael Ignatieff, lors d'une rencontre avec des citoyens dans une caserne de pompiers volontaires.

«Plus de 90% de ma famille est canadienne», a-t-il expliqué, vêtu de jeans, d'un veston noir aux boutons dorés et coiffé d'un chapeau de cow-boy.

«Les conservateurs disent que c'est seulement une question d'argent. C'est pour sauver quelques sous. Mais ils ne comprennent pas que les gens ici vivent à cheval sur les deux côtés de la frontière, a dit le chef du Parti libéral, rappelant que sa famille à lui a longtemps vécu dans la région. Il y a des familles qui vivent des deux côtés. Il y a des francophones des deux côtés. Il y des entreprises qui font des affaires des deux côtés.»

«Il ne faut pas supprimer ces postes frontaliers, c'est de la bêtise, ça, a ajouté Michael Ignatieff. C'est une fausse économie. Il faut les maintenir parce que c'est la base d'une culture, c'est la base des économies locales, c'est la base de leur survie même, à Saint-Armand, à Morses Line.»

Un éventuel gouvernement libéral consulterait les municipalités touchées afin de trouver une solution pour assurer des frontières sécuritaires, mais ouvertes et fluides, a-t-il conclu.