Stephen Harper sera de passage à Montréal, cet après-midi, où il tentera de convaincre les Québécois de monter à bord dès maintenant, s'ils veulent faire partie du gouvernement majoritaire qu'il réclame des électeurs.

À l'image des derniers jours, cependant, des controverses l'attendent sur le chemin : les déclarations de son candidat-vedette Larry Smith, entre autres, et le départ soudain d'un autre bénévole, Giulio Maturi.

L'ancien président des Alouettes de Montréal, aujourd'hui candidat dans la circonscription de Lac-Saint-Louis, s'est attiré des critiques virulentes de Gilles Duceppe pour avoir minimisé l'importance de protéger la langue française au Québec.

En entrevue au Devoir, il y a quelques jours, M. Smith a déclaré que pour la jeune génération, «la chose importante, c'est le monde, pas la protection des francophones au Québec. Ça, c'est du passé».

M. Harper a pris ces distances face à ces propos, mercredi matin, sans toutefois rappeler son candidat à l'ordre.

«M. Smith est un grand Québécois. Il est un Québécois, il parle français, il est bien respecté dans les communautés francophones, anglophones, culturelles», a-t-il commencé par dire.

«Pour les débats sur les lois sur la langue provinciale, ce sont des décisions pour l'Assemblée nationale», a-t-il poursuivi, sans rien ajouter à ce sujet.

La déclaration de M. Smith s'ajoute au départ précipité d'un autre travailleur de campagne conservateur, Giulio Maturi, cette fois-ci dans la circonscription montréalaise de Pierrefonds-Dollard.

M. Harper doit prononcer un discours dans cette même circonscription en milieu de journée.

Les conservateurs tentent de convaincre les Québécois de leur donner plus de sièges à la Chambre des communes pour pouvoir former un gouvernement majoritaire le 2 mai. Le PC a 11 sièges dans la province à l'heure actuelle.

Mais même sans cet appui, Stephen Harper pourrait bien réaliser le rêve de certains penseurs politiques du ROC, qui plaident en faveur d'une majorité sans le Québec depuis longtemps.

Interrogé à ce sujet mercredi matin, M. Harper a laissé entendre qu'il n'adhérait pas à cette thèse, qui selon lui n'est véhiculée que par Gilles Duceppe au cours de cette campagne.

«Seul M. Duceppe dit qu'il veut nier un gouvernement conservateur et veut nier une place du Québec au gouvernement conservateur», a-t-il dit.

«Nous cherchons des appuis des Québécois, comme dans toutes les autres régions du Québec. Le Québec est une région importante, fondamentale, pour notre parti, pour notre gouvernement, et je veux plus de Québécois dans notre gouvernement conservateur.»