La campagne du chef néo-démocrate, Jack Layton, a pris un coup dans les flancs, ce matin, avec la décision-surprise d'un de ses candidats ontariens de quitter le navire pour appuyer le Parti libéral.

«Je suis inquiet de voir les conservateurs de Stephen Harper obtenir une majorité, j'ai donc pris une décision stratégique», a déclaré dans un communiqué Ryan Dolby, candidat du NPD dans Elgin-Middlesex-London, comté situé dans une région visée par M. Layton.

Visiblement pris de court par cette nouvelle alors qu'il faisait campagne chez MDA (le créateur du fameux «bras canadien»), Jack Layton a tenté de prendre la chose avec philosophie. «Ce sera aux électeurs du sud de l'Ontario de décider qui est le mieux placé pour battre les conservateurs», a-t-il répété à plusieurs reprises, ajoutant que son parti nommera un nouveau candidat dans les 48 prochaines heures.

«C'est une surprise agréable, autant pour moi que pour vous», a lancé Michael Ignatieff, à Vancouver, répondant à un journaliste qui lui demandait si ce désistement faisait partie d'une entente avec le NPD.

«Il n'y a aucune entente, je viens de l'apprendre, il y a 10 minutes. Et c'est une excellente nouvelle, un candidat du NPD qui se désiste pour appuyer l'excellent candidat libéral, a-t-il ajouté, tout sourire. Je crois que ça nous indique à quel point beaucoup de supporteurs de M. Layton sont en train de découvrir que s'ils veulent remplacer le gouvernement Harper, il faut voter libéral.»



Cette décision arrive au plus mauvais moment pour Jack Layton, qui essaye désespérément de convaincre les Canadiens, en particulier les Ontariens, que seul le NPD peut vraiment battre les conservateurs.

Cette tuile sur la tête du NPD ravive aussi le spectre de la coalition PLC-NPD savamment entretenue par Stephen Harper depuis le début de la campagne.

Cherchant à isoler le chef du NPD encore davantage, Stephen Harper, qui faisait campagne ce midi à Brampton, à quelques centaines de mètres de son rival néo-démocrate, a déclaré qu'il était favorable à un débat des chefs à deux, entre Michael Ignatieff et lui, en plus des débats à quatre.



- Avec Malorie Beauchemin



Photo: Archives La Presse

Ryan Dolby