Reconduit au pouvoir avec une minorité plus forte à la Chambre des communes, le premier ministre Stephen Harper passera les prochains jours à réfléchir à la composition de son cabinet.

Un seul des ministres qui épaulaient M. Harper dans la gestion des affaires de l'État n'a pas été élu. Il s'agit du ministre du Commerce international, Michael Fortier, battu dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges par la bloquiste Meili Faille. M. Fortier, qui avait été nommé au Sénat en 2006 avant de démissionner de son poste de sénateur le jour du déclenchement des élections, représentait aussi les intérêts de la grande région de Montréal à la table du cabinet.

Devant les journalistes hier à Calgary, M. Harper a réitéré son intention de nommer uniquement des députés élus à son Conseil des ministres. Il a précisé qu'un ministre du Québec, vraisemblablement son lieutenant québécois Lawrence Cannon, aura aussi comme tâche de s'occuper des dossiers importants de la métropole.

Au Québec, le Parti conservateur a fait élire le même nombre de députés qu'en 2006, soit 10 en tout. Résultat: M. Harper devrait faire appel aux mêmes personnes - Lawrence Cannon, (Transports), Josée Verner (Patrimoine), Jean-Pierre Blackburn (Travail et Développement régional) et Christian Paradis (Travaux publics) lorsqu'il formera son cabinet d'ici deux semaines. Mais ces ministres pourraient se voir confier de nouvelles responsabilités.

La question qui demeure sans réponse pour l'heure est de savoir si l'ancien ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, effectuera un retour dans le cercle des privilégiés. Écorché par l'affaire Julie Couillard, M. Bernier a pu tourner définitivement la page sur cette controverse mardi soir en remportant de nouveau la plus importante majorité pour un député élu au Québec. En privé, M. Bernier ne s'attendrait pas à reprendre du service aussi rapidement au cabinet.

En Ontario, les poids lourds du cabinet devraient être les mêmes, bien que M. Harper pourrait être tenté de faire quelques changements pour rétablir la paix entre son gouvernement et celui de Dalton McGuinty. James Flaherty (Finances), Rob Nicholson (Justice), Tony Clement (Santé), John Baird (Environnement), Peter Van Loan (leader du gouvernement à la Chambre) devraient en principe être de retour. Mais Gordon O'Connor (Revenu), Bev Oda (ACDI) et Diane Finley (Immigration) pourraient être laissés de côté pour faire de la place à du sang neuf. Car l'Ontario s'est résolument rangé du côté des conservateurs le jour des élections et M. Harper aura l'embarras du choix pour pourvoir des postes de ministres issus de cette province.

De l'Alberta, Jim Prentice (Industrie), Diane Ablonczy (secrétaire d'État petites entreprises), Jason Kenney (secrétaire d'État identité canadienne et multiculturalisme) et Rona Ambrose (Affaires intergouvernementales) semblent incontournables, tout comme Vic Toews (Conseil du Trésor) au Manitoba. Mais en Saskatchewan, le ministre de l'Agriculture, Gerry Ritz, pourrait perdre son poste ou être rétrogradé à cause de ses blagues de mauvais goût en pleine crise de la listériose, des blagues qui ont fait surface durant la campagne électorale.

En Colombie-Britannique, Stockwell Day (Sécurité publique), Chuck Strahl (Affaires indiennes), Jay Hill (whip) et Gary Lunn (Ressources naturelles) devraient être à nouveau à la table du cabinet.

Dans les provinces de l'Atlantique, la tâche s'annonce plus compliquée pour M. Harper, les conservateurs ayant été rayés de la carte à Terre-Neuve. Mais le Parti conservateur a réussi à remporter un premier siège à l'Île-du-Prince-Édouard pour la première fois en deux décennies. La nouvelle députée de cette petite province de quelque 100 000 habitants, Gail Shea, se retrouvera assurément à la table du cabinet et pourrait être également responsable des dossiers de Terre-Neuve.

En Nouvelle-Écosse, Peter MacKay (Défense) sera indubitablement de retour au Conseil des ministres tandis qu'au Nouveau-Brunswick, Greg Thompson (Anciens combattants) a de bonnes chances de conserver ses fonctions.