Comme il l'a annoncé il y a trois jours, Stéphane Dion n'a pas lâché prise malgré sa défaite d'hier. Il a confirmé qu'il resterait en selle pour diriger les destinées du Parti libéral dans l'opposition officielle.

« Les Canadiens me demandent d'être le chef de l'opposition. Et j'accepte cette responsabilité avec honneur », a-t-il lancé à une foule peu nombreuse de partisans, et entouré de sa femme et de sa fille.

Le chef libéral a d'emblée annoncé la priorité immédiate de son parti : l'économie. Il s'est engagé à travailler de concert avec les autres partis représentés à la Chambre des communes pour protéger les Canadiens dans cette « tempête économique » et a demandé à Stephen Harper de faire de même.

« J'ai parlé au premier ministre ce soir pour lui offrir mes félicitations, a déclaré Stéphane Dion. Je l'ai informé que ma première priorité sera l'économie. Je l'ai assuré de ma coopération sur cet enjeu si important pour tous les Canadiens »

« Je crois (...) plus que jamais, que les politiciens de tous les partis politiques peuvent trouver un terrain commun et travailler ensemble », a-t-il ajouté.

« Ce soir, j'ai dit à M. Harper que compte tenu de la composition du Parlement, c'est plus important que jamais. »

C'était une soirée difficile pour le Parti libéral, hier, qui perdu près de 30 sièges par rapport à aux élections de 2006. Certains se sont félicités d'avoir empêché une majorité de Stephen Harper. Mais dans l'ensemble, les mines étaient basses et la question du départ de Stéphane Dion est venue spontanément aux lèvres de plusieurs partisans.

« C'est probablement dû au manque de confiance envers lui » a tenté d'expliquer un supporter à peine quelques minutes après que les réseaux de télévision eurent annoncés un gouvernement minoritaire conservateur.

« C'est entièrement sa décision. Mais j'espère qu'il va annoncer aujourd'hui ce qu'il compte faire », a indiqué un autre partisan, celui-là de l'ouest de l'île de Montréal.

La réponse de M. Dion était on ne peut plus claire : il reste. Mais jusqu'à quand? Un vote de confiance est prévu en mai prochain lors du congrès bi-annuel du parti. « Il a été élu il n'y a pas si longtemps que ça, c'est sa première élection », a tenté de relativiser Martin Cauchon, ancien ministre libéral de la Justice.

« Ceci étant dit, la constitution du Parti libéral du Canada prévoit une révision, et que vous soyez élu premier ministre ou que vous ne soyez pas élu, la médecine est appliquée à tout le monde », a-t-il ajouté.

L'une des rares bonnes nouvelles de la soirée pour le PLC : le Québec. Le parti a réussi à conserver ses acquis, en plus de gagner au moins un siège, celui de Papineau, grâce à Justin Trudeau. Et au moment de mettre sous presse, Eleni Bakopanos et Alexandra Mendes menaient par une mince marge dans les circonscriptions bloquistes d'Ahuntsic et de Brossard.