Le chef du Parti conservateur du Canada, Stephen Harper, a déclaré que s'il ne remportait pas les élections mardi prochain le 14 octobre il remettrait sa démission.

Cette révélation lourde de conséquences à quelques jours du scrutin a été faite lors d'une entrevue samedi à la journaliste Kathleen Harris du quotidien Ottawa Sun.

Au cours de l'entrevue, l'hypothèse de l'élection d'un gouvernement libéral le 14 octobre a été abordée. M. Harper a estimé que peu importe qui serait au pouvoir la semaine prochaine, les Canadiens n'auraient aucun appétit pour de nouvelles élections. Or, si les libéraux sont au pouvoir, a demandé la journaliste au premier ministre, est-ce à dire que vous donneriez votre appui à une taxe sur le carbone pour éviter justement d'aller en élections?

«Je fais cette campagne pour gagner les élections, a répondu M. Harper. Si je ne gagne pas ces élections, je suis certain que mon parti va se chercher un autre chef. C'est une hypothèse que je ne suis pas prêt à envisager. Je suis ici de toute évidence pour offrir un choix qui va stopper la taxe sur le carbone. Et la façon de stopper cette taxe, c'est d'élire un gouvernement conservateur. Ne nous renvoyez pas dans l'opposition pour nous demander ensuite de stopper la taxe sur le carbone.»

- Alors si vous perdez ces élections vous allez quitter la direction du Parti conservateur?

- Je crois qu'il est inévitable que le parti qui perdra ces élections se cherchera un nouveau chef, a répondu M. Harper.

Le chef conservateur fait campagne dimanche au Québec avec une apparition matinale à Saint-Tite dans l'ancienne circonscription de Jean Chrétien (Saint-Maurice-Champlain), détenue par le bloquiste Jean-Yves Laforest. Par la suite M. Harper se rend dans Beauport-Limoilou dans la région de Québec pour soutenir sa députée Sylvie Boucher. Il passera la nuit par la suite à l'Île-du-Prince-Édouard, un fief libéral, où il entend faire campagne lundi matin.

Par ailleurs, le chef conservateur a décidé qu'il ne répondra pas aux questions des journalistes qui l'accompagnent dimanche. Aucune plage horaire n'a été réservée à la presse afin qu'elle puisse interroger Stephen Harper comme elle le fait quotidiennement depuis le début de la campagne. Les journalistes estiment pour leur part que beaucoup de questions restent pendantes et qu'ils méritent une réponse du chef conservateur d'ici la fin de la campagne. Par exemple les journalistes aimeraient beaucoup que M. Harper dise aux Canadiens à combien s'élèvent les coûts reliés à son fameux plan vert. À ce jour le leader conservateur n'a pas donné de réponse satisfaisante à cette question.

Dans l'entourage de M. Harper, on affirme que le chef ne donnera pas de point de presse dimanche en raison de son horaire très chargé.