À quatre jours du vote, le NPD se lance dans une attaque en règle contre le Parti libéral et Stéphane Dion.  

De passage à Toronto, où la bataille s'annonce serrée entre libéraux et néo-démocrates dans plusieurs circonscriptions, le chef Jack Layton a tenté de diaboliser son adversaire libéral, allant jusqu'à l'appeler «le meilleur ami de Stephen Harper», reprochant aux libéraux d'avoir sauvé le gouvernement conservateur à plusieurs reprises dans la dernière année.

«M. Dion parcourt le pays en demandant aux électeurs ce qu'il a refusé de faire lui-même. Il veut que les Canadiens stoppent M. Harper, mais M. Dion lui-même a refusé de stopper M. Harper», a dit M. Layton.

Implorant les Canadiens de ne pas élire les libéraux, le chef néo-démocrate a tiré à boulets rouges sur la taxe sur le carbone, la qualifiant d'inefficace, de recul et de boulet sur les épaules des familles canadiennes.

Depuis plusieurs semaines, M. Layton martèle que la population canadienne doit choisir entre deux options dans cette élection: les conservateurs de Stephen Harper et l'équipe néo-démocrate. À Toronto, son message a changé. Le chef a parlé cette fois de trois choix, mais deux visions, amalgamant les positions conservatrices et libérales.

Les renforts sont aussi arrivés en matinée à Toronto. Le vétéran néo-démocrate et ancien chef du parti, Ed Broadbent, est venu livrer une charge à fond de train contre les libéraux, avouant lui-même qu'il faisait son entrée dans la campagne après avoir appris que l'ancien premier ministre Jean Chrétien, son ennemi politique de toujours, allait prêter main forte à Stéphane Dion vendredi soir à Brampton, en Ontario.

«Je ne peux pas croire qu'ils aient le culot de le ramener. M. Chrétien a mené un des pires gouvernements de l'histoire du Canada dans les années 90, a estimé M. Broadbent. Les problèmes sociaux d'aujourd'hui, le manque de médecins, les problèmes avec l'environnement ne sont pas apparus avec les conservateurs, ils viennent des gouvernements libéraux.»

L'ancien chef néo-démocrate entre 1975 et 1989 a accusé le PLC de ne jamais tenir les promesses faites en campagne électorale.

Les libéraux «sont les maîtres pour faire campagne comme des néo-démocrates, mais gouverner comme des conservateurs», a-t-il lancé.

«Les Canadiens ne se feront pas avoir par l'insensible et indifférent M. Harper. Ils ne se feront pas avoir non plus par le sournois M. Dion», a ajouté M. Broadbent en guise d'introduction au discours de M. Layton, devant une foule partisane de près de 300 personnes.