Le dévoilement de la plateforme conservatrice montre une fois de plus que le Parti conservateur n'a aucun plan pour diriger le pays en temps d'incertitude économique, a réagi Stéphane Dion mardi après-midi.

«Stephen Harper a dit: ne changez pas de bateau au milieu de la tempête. Mais on a un capitaine qui dort sur le gouvernail. Pour les Canadiens, ce qu'il nous faut changer, ce sont le capitaine et son équipage», a-t-il lancé lors d'un point de presse tenu en catastrophe sur le tarmac de l'aéroport de Vancouver.  

En présentant sa plateforme électorale mardi, le chef conservateur Stephen Harper a exhorté une fois de plus les Canadiens à garder le cap en ces temps de difficultés économiques. Il a affirmé que les propositions de ses adversaires, dont celle de Stéphane Dion d'imposer une nouvelle taxe sur le carbone, allaient mener le pays tout droit vers le désastre.

Le chef libéral a vivement nié ces affirmations. «Il n'a pas de plan, a-t-il dit. Il le prouve encore aujourd'hui en sortant une brochure qui n'est pas un plan».

Selon M. Dion, une lettre publiée aujourd'hui par plus de 200 économistes qui réclament justement l'imposition d'une taxe sur le carbone lui donne raison et isole encore plus Stephen Harper.

«Au sujet de notre plan, tout ce qu'il sait faire, c'est le déformer, a-t-il indiqué. On a aujourd'hui 230 économistes qui sont sortis et qui ont dit que l'on devait faire l'équivalent d'un tournant vert.»

«M. Harper est seul à ne pas comprendre cela, a-t-il ajouté. Il a déformé notre plan encore aujourd'hui et je le dirai demain à l'Economic Club de Toronto.»

La plateforme de Stephen Harper comprend une série de mesures, dont plus de la moitié avaient déjà été annoncées depuis le début de la campagne. Il réitère entre autres sa volonté de réformer le Sénat, politique hautement impopulaire auprès du gouvernement Charest.

Les conservateurs sont allés jusqu'à dire qu'ils aboliraient la Chambre haute si on les empêchaient d'aller de l'avant avec leurs changements.

Stéphane Dion a vivement critiqué cette attitude. «Ça montre qu'il n'a aucun respect pour les premiers ministres (provinciaux et territoriaux) et aucun respect pour la Constitution du Canada, a-t-il dit. Il n'a aucun pouvoir pour abolir le Sénat tout seul. Alors nous avons un premier ministre qui veut bousculer le pays, comme il bouscule son propre conseil des ministres et son propre caucus».

«Quand je serai premier ministre, nous travaillerons avec les (autres) premiers ministres, a-t-il conclu. Nous allons respecter la Constitution de notre pays.»