Des partis d'opposition veulent rappeler la Chambre des communes le plus rapidement possible après le scrutin du 14 octobre, pour discuter d'économie. Libéraux et néodémocrates affirment que le prochain gouvernement devra se pencher sur ce dossier de toute urgence, à un moment où la crise financière américaine menace d'entraîner le Canada dans une récession.

«Il y a un sentiment d'urgence et d'incertitude face à la situation économique, affirme John McCallum, critique libéral en matière de finances. C'est important d'agir rapidement.»

La veille, lors du débat des chefs en français, Stéphane Dion a promis qu'un gouvernement libéral se doterait d'un plan économique dans les 30 jours s'il était élu. Il s'engage à demander aux institutions financières comme la Banque du Canada de mieux protéger la population. Il entend aussi solliciter l'avis d'économistes indépendants, et adopter des mesures fiscales en matière d'emploi.

Le NPD, qui a maintes fois dénoncé le «laisser-faire» des conservateurs en matière d'économie, réclame aussi la reprise des travaux parlementaires. Plus tôt cette semaine, Jack Layton avait d'ailleurs convié tous les chefs à une rencontre pour discuter d'économie, une invitation qui a été refusée tant par Stephen Harper que par Stéphane Dion.

«Après l'élection, peu importe le parti qui formera le gouvernement, il faut que le parlement soit réuni le plus tôt possible», affirme le député d'Outremont, Thomas Mulcair.

En principe, les débats aux Communes ne pourront recommencer avant le 17 novembre. D'abord parce qu'il faut compter quelques semaines pour confirmer les résultats du scrutin, assermenter les députés et réorganiser les bureaux au parlement. Ensuite parce que les activités sont traditionnellement suspendues pendant la semaine du Jour du Souvenir, qui a lieu le mardi 11 novembre.

«Puisque le parlement n'a pas siégé depuis juin, personne ne peut plaider qu'il a besoin de plus de temps dans sa circonscription, indique M. Mulcair. La moindre des choses, ce serait de respecter la journée du 11 novembre en tant que telle.»

Pendant la campagne, pas après

Les conservateurs rétorquent qu'il faut parler d'économie pendant la campagne électorale, et non après. Le porte-parole de Stephen Harper, Dimitri Soudas, met les partis d'opposition au défi de présenter leurs politiques d'ici le jour du vote, le 14 octobre.

«Encore une fois, les partis d'opposition ont une attitude de laisser-faire, accuse-t-il. Ils évitent de parler de l'enjeu de l'économie pendant cette élection parce qu'ils n'ont pas de plan et que leur seule solution, c'est d'augmenter les taxes et créer des déficits.»

Le Parti conservateur a promis de garder les taxes et les impôts à un bas niveau. À maintes reprises, son chef Stephen Harper a écorché le Tournant vert de Stéphane Dion, affirmant qu'il s'agit d'une hausse de taxes déguisée.