Marie-Claude Lortie livre son analyse de la performance des chefs lors du débat.

STEPHEN HARPER

LE FOND

Le chef conservateur a cherché à consolider les messages de son parti notamment en matière de culture et d'environnement quitte à creuser l'opposition gauche-droite l'isolant des autres chefs.

LA FORME

M. Harper parle bien le français, mais on ne le sent pas 100 % à l'aise dans cette langue, ça ne coule pas.

IMPRESSIONS GÉNÉRALES

M. Harper a franchi à quelques reprises la mince ligne entre la sérénité calme du chef de gouvernement et la nonchalance de celui qui regarde les autres de haut puisqu'il est en tête des sondages. Tous étaient ligués contre lui. Sa position était difficile. Mais a-t-il marqué des points ? Pas beaucoup.

NOTE 6/10

GILLES DUCEPPE

LE FOND

M. Duceppe a réussi à attaquer efficacement M. Harper, notamment au début du débat en insistant sur les avantages fiscaux accordés aux pétrolières en Alberta.

LA FORME

Il avait l'avantage de la langue.

IMPRESSIONS GÉNÉRALES

M. Duceppe se devait de garder constamment M. Harper dans sa ligne de mire puisque c'est son ennemi numéro un au Québec actuellement. Il l'a fait sans fléchir. Et a profité de l'aide des autres.

NOTE 7/10

STÉPHANE DION

LE FOND

Si certains adversaires ont rappelé à plusieurs reprises que le bilan conservateur s'est construit sur des assises des libéraux, M. Dion n'a pas eu à défendre ses idées. On aurait aimé, par exemple, un échange sur la taxe sur le carbone.

LA FORME

Beaucoup de phrases chocs très efficaces comme celle-ci adressée à M. Harper : « Le risque économique, c'est vous. » Beaucoup d'empathie dans ses débuts de réponse aux questions des citoyens.

IMPRESSIONS GÉNÉRALES

Si quelqu'un a marqué des points dans ce débat, c'est lui, car les attentes à son égard étaient plutôt modestes. Il a exprimé des idées claires et s'est montré proche des gens. Il a établi fermement son opposition à Harper.

NOTE 8/10

JACK LAYTON

LE FOND

M. Layton a été particulièrement efficace au début du débat. Il a lancé les premières attaques contre M. Harper en parlant des pétrolières en Alberta ou des effets désastreux pour certains citoyens des hausses du prix du pétrole.

LA FORME

M. Layton me fait penser à Sheila Copps quand il parle français. Comme elle, il réussit à prendre le français à bras-le-corps, quitte à l'écorcher un peu en route, pour transmettre passionnément ses points de vue.

IMPRESSIONS GÉNÉRALES

M. Layton a bien commencé le débat en lançant précisément les messages clés de son programme. Sa netteté s'est un peu perdue à la longue.

NOTE 7/10

ELIZABETH MAY

LE FOND

Même si elle a réussi à attaquer efficacement M. Harper en matière d'environnement notamment, Mme May n'a pas réussi à se différencier clairement des autres partis.

LA FORME

Bien que très présente durant le débat, Mme May ne parle pas assez bien le français pour que son message soit transmis de façon totalement efficace.

IMPRESSIONS GÉNÉRALES

Une bonne première participation, mais le format « attaque à quatre » contre le chef conservateur qui s'est établi dès le début l'a désavantagée puisqu'elle n'a jamais pu se démarquer par rapport aux autres chefs centristes.

NOTE 5/10