La Commission scolaire de Montréal (CSDM) devra trouver plus d'un quart de million de dollars dans son budget pour compenser le manque à gagner auquel elle fait face après avoir dû se conformer à une directive de Québec qui stipule que les examens d'admission à l'école sont gratuits.

En juin dernier, le ministre de l'Éducation d'alors, Sébastien Proulx, a indiqué aux commissions scolaires que l'inscription « à l'école ou à un programme particulier » était incluse dans le principe de gratuité scolaire et que celles qui contrevenaient à la directive pourraient se voir sanctionnées.

Des parents qui ont payé des frais pour des examens d'admission dans certains programmes particuliers ont donc reçu un remboursement en début d'année scolaire.

« La Commission scolaire de Montréal vient de recevoir la confirmation qu'il n'est pas possible de facturer les parents pour ces tests d'admission. Ainsi, ceux qui ont déjà payé ces sommes seront remboursés intégralement », a par exemple écrit en septembre la direction de l'école Sophie-Barat aux parents dont les enfants ont passé ces examens.

À l'école Père-Marquette, c'est 60 $ par enfant ayant passé un examen d'admission qui ont été remboursés. À l'échelle de la CSDM, ces sommes représentent une somme de plus de 250 000 $.

« L'argent ne pousse pas dans les arbres et il faut trouver budgétairement où on va le prendre. On ne veut pas se retrouver dans la même situation l'an prochain. On va trouver des solutions dans les prochains mois pour les examens », a dit la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon.

CLARIFICATION DE LA LOI

La Loi sur l'instruction publique enchâsse le principe de gratuité scolaire, mais elle a fait l'objet d'interprétations au fil des années, notamment en ce qui a trait au matériel informatique ou aux sorties scolaires. La CSDM, comme plusieurs autres commissions scolaires, demande qu'elle soit rouverte pour clarifier ce qui peut être facturé ou non aux parents.

Le nouveau ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, a rencontré la semaine dernière 49 représentants de commissions scolaires de la province dans le cadre d'une réunion de la Fédération des commissions scolaires du Québec. La question de la gratuité scolaire a été soulevée, dit la présidente de la CSDM.

« On a mentionné lors de notre rencontre qu'il faut absolument qu'il y ait un projet de loi qui soit déposé et adopté avant le 30 juin, idéalement avant le 1er mai, pour laisser le temps aux milieux [scolaires] de faire les choses. Il faut absolument clarifier ce qu'on veut dire par gratuité scolaire, ce que ça inclut », a indiqué Catherine Harel Bourdon.