Environ 776 000 enfants canadiens habitent des régions du pays où on manque gravement de places en services de garde, révèle un nouveau rapport.

Le document dévoilé jeudi par le Centre canadien de politiques alternatives indique que 44 pour cent des enfants n'ayant pas l'âge de fréquenter l'école - étant âgés de moins de cinq ans - habitent des régions où le nombre d'enfants est plus élevé que le nombre de places disponibles dans des services de garde autorisés.

L'étude ne tient pas compte des centres non autorisés puisqu'on ne dispose d'aucune liste des places disponibles dans de tels centres à travers le Canada.

Les chercheurs ont constaté que des places sont plus faciles à trouver dans les villes des provinces qui encadrent plus étroitement les services de garde, comparativement aux provinces qui choisissent de laisser le marché dicter le nombre de places qui seront disponibles et leur coût.

Conséquemment, disent les auteurs, moins de 5 pour cent des enfants de Québec et de Charlottetown sont mal servis, comparativement à la totalité des enfants de Saskatoon.

L'auteur de l'étude, David Macdonald, a expliqué que la situation démontre que les besoins des fournisseurs de services - qui s'installent là où ils le veulent - passent avant les besoins des parents.

Sans grande surprise, le document rapporte que les places sont plus disponibles dans les grands centres urbains, et moins dans les banlieues ou les régions rurales.

Le Québec se démarque avantageusement, puisqu'on dispose de suffisamment de places pour tous les enfants sur l'île de Montréal et dans les régions voisines.

« Le Québec est quelque peu différent, entre autres parce que la province est beaucoup plus impliquée dans les services de garde - non seulement pour déterminer les coûts, mais aussi pour planifier où les centres ouvriront, a dit M. Macdonald. Il y a donc nettement moins de « déserts ».

Un financement fédéral offert aux provinces et territoires sur dix ans devrait mener à la création de 9700 nouvelles places au cours des trois prochaines années. Ces places cibleront notamment les communautés négligées à ce chapitre.