La fermeture des 22 classes spécialisées à Laval ne privera pas les élèves des services dont ils ont besoin, assure le ministre de l'Éducation Sébastien Proulx. La Coalition avenir Québec (CAQ) juge toutefois « inacceptable » la décision et propose plutôt d'utiliser des classes modulaires afin de les maintenir en place.

La Presse révélait hier que la Commission scolaire de Laval comptait fermer 22 classes spécialisées à la rentrée en raison de la forte croissance du nombre d'élèves et du manque de place dans ses écoles. « La Commission scolaire de Laval a fait le choix d'intégrer ces élèves dans des classes régulières parce qu'ils ont la capacité avec des ressources supplémentaires de donner ces services. [...] Je m'en remets à leur décision dans la mesure où il faut que les services soient donnés », a réagi Sébastien Proulx.

Le ministre assure qu'il n'est pas question de priver ces élèves vulnérables des services. « Un enfant au Québec qui a des besoins pour des services doit recevoir ces services. » Il ajoute toutefois que les commissions scolaires peuvent décider d'intégrer ceux-ci dans des classes « régulières » en leur offrant des ressources.

La CAQ a toutefois dénoncé la décision. « Ces 22 fermetures de classes spécialisées sont inacceptables. On pénalise les élèves les plus vulnérables », a réagi le député Jean-François Roberge, critique en matière d'éducation. Celui-ci propose de « louer 22 modules mobiles pour ne pas fermer ces classes ». Ceux-ci pourraient convenir pour une période de deux à trois ans, le temps d'aménager de nouvelles classes permanentes.

La décision de la Commission scolaire de Laval illustre les difficultés à faire autoriser des projets de nouvelles écoles ou d'agrandissement, dit la CAQ. Jean-François Roberge avance que les délais entre une demande de construction et l'ouverture d'une école peuvent s'étirer sur six ans. « Quand il y a un besoin criant, cela devrait pouvoir être fait en deux ans. Il y a beaucoup de bureaucratie, des délais trop importants... », déplore le député de Chambly.

Oui à la location

De passage à Montréal hier pour annoncer des investissements de 437 millions pour les écoles de l'île, le ministre Sébastien Proulx a par ailleurs indiqué que Québec était désormais prêt à donner le feu vert aux projets en location. Depuis des années, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) réclame de pouvoir implanter des écoles sur des terrains ou dans des immeubles ne lui appartenant pas, ce qui était interdit.

Sébastien Proulx a toutefois indiqué que la location serait désormais permise si les commissions scolaires démontrent ne pas avoir d'autre choix. « Si ça coûte 10 fois plus cher construire pour louer, ce sera difficile. Mais quand on aura un plan d'affaires qui nous permettra de faire de la location pour un certain temps afin de répondre rapidement aux besoins des enfants, on sera présent. Le temps où on construisait tout pareil et on disait non parce que ça ne rentre pas dans une case est terminé », a assuré le ministre.

La présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, a salué ce virage. « C'est vraiment un besoin qu'on a », a-t-elle dit, soulignant le manque de terrains disponibles au centre-ville.

D'ailleurs, si Québec a donné hier le feu vert à deux nouvelles écoles au centre-ville de Montréal, la CSDM estime déjà qu'une autre s'imposera à court terme. « On pense avoir besoin d'une troisième parce qu'il y a beaucoup de développement résidentiel et d'immigration », a indiqué Mme Harel Bourdon.